La violence politique est devenue monnaie courante au sein du Parlement. Il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait une agression verbale entre les députés. Il s’agit du énième épisode du sport favori des députés hommes à l’encontre des femmes députées
Sahbi Ben Fraj, analyste politique et co-fondateur du mouvement « Watan Adel » (mouvement Patrie équitable), revient ce qui s’est passé récemment à l’ARP à l’égard de Abir Moussi, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com : « Ce qui s’est passé est très dangereux. D’ailleurs, il y a eu des situations similaires au sein de l’hémicycle du Parlement. Or rien ne justifie la violence. A mon sens, un palier très dangereux vient d’être atteint. Tout comme il faut se rappeler que la violence verbale peut à tout moment dégénérer en violence physique ».
Avant de conclure: « D’ailleurs, il est du devoir de la classe politique, de la société civile ainsi que des citoyens de manifester leur indignation ».
Que signifie l’agression vis à vis de Abir Moussi ?
Pour sa part, Sana Ghenima, présidente de l’association Femmes et Leadership, s’est insurgée contre ce qui s’est passé vendredi dernier à l’ARP. Elle précise dans ce contexte dans une déclaration à leconomistemghrebin.com: « Une vraie honte, une insulte réelle aux acquis de la société tunisienne. Tout en ajoutant que cela n’a jamais été un cas isolé quand on parle de violences faites aux femmes ».
Et de poursuivre: « A mon sens, c’est un retour en arrière, voire un retour de manivelle. Quand on voit des délinquants installés à l’ARP, il y a de quoi se poser des questions. Car ce qu’on voit aujourd’hui n’est autre qu’un déficit d’éducation, un manque total du concept de la démocratie. Il s’agit d’une déception à tous les niveaux »
Interrogée sur le silence de la part des acteurs politiques. A cette interrogation, elle a répondu: « Ceux qui se taisent par rapport à la violence aussi bien dans l’espace public que privé, je leur réponds que personne n’est à l’abri. »
Rappelons que les élus sont censés veiller à l’application des lois et à respecter la Constitution. D’ailleurs, l ‘article 6, paragraphe 2 de la Loi fondamentale stipule : « … Il s’engage également à prohiber et empêcher les accusations d’apostasie, ainsi que l’incitation à la haine et à la violence et à les juguler. ».