Invité sur les ondes d’Express fm, Khaled Kaddour, l’ancien ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables revient sur l’arrêt de la production du phosphate.
Selon Khaled Kaddour, pour mettre fin à cette crise, il faut mettre en place des réformes. Mais cela ne peut fonctionner qu’avec une volonté ferme des dirigeants. Aujourd’hui, les problèmes se sont succédé. Et ce, en raison de l’absence d’une vision claire.
En somme, il préconise la mise en place des stratégies à court terme et à long terme. Tout en ajoutant: « Il y a dix ans qu’il n’y a pas eu de réforme. Il n’y a eu que des pourparlers. D’ailleurs, des projets sur les énergies renouvelables, à l’instar de l’assainissement des eaux, sont restés en stand-by. »
Pour Khaled Kaddour, sans une vision stratégique à long terme dans le secteur énergétique et de l’eau, le pays ne pourra pas mettre en place un modèle de développement économique efficace.
Rappelons que la Tunisie s’est vu contrainte, pour la première fois, d’importer des quantités de phosphate. Une première et du jamais vu. En effet, le phosphate importé d’Algérie est arrivé avant fin septembre au Groupe chimique tunisien (GCT). Et ce, pour en constituer un stock. Mais aussi honorer ses engagements en matière de production d’engrais.
Ainsi, le GCT a officiellement demandé l’autorisation du gouvernement pour importer du phosphate. De même, il a élaboré un plan d’importation de quantités mensuelles avoisinant les 40 mille tonnes.
Selon le directeur général du GCT, cette décision est prise suite aux pertes financières subies par le groupe. Car elles ont dépassé les 760 MD depuis 2012; en plus de la régression de 40% du volume de production.
Et pour cause, il a cité notamment le manque d’approvisionnement en phosphate provenant de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG); et dont les quantités se sont réduites. Passant de huit millions de tonnes en 2010, à une moyenne annuelle de trois millions de tonnes depuis 2011.