Les accusations de « fraude » lancées par le président Donald Trump et le système électoral américain n’ont certainement pas beaucoup servi l’image des USA. Ce pays se considère comme une grande démocratie.
Ceux qui ont suivi de près l’élection présidentielle américaine du 3 novembre 2020 ne cessent d’être surpris par le cours des événements. Il faut dire que ce n’est pas la première fois que des contestations des résultats voient le jour dans un pays cité en exemple en matière de démocratie.
Souvenez-vous de l’élection de 2000 entre George Bush fils et Albert Arnold Gore et les contestations auxquelles elle a donné lieu. Celles-ci n’ont été résolues qu’un mois plus tard, à la mi-décembre 2000. Certes, mais là, trop c’est trop.
Une situation due, selon certains observateurs, au peu de crédit accordé au système électoral que l’on présente comme « archaïque ». Ce système permet des modes de vote différents (le vote dans les bureaux préposés au vote, mais aussi par correspondance) et des anomalies (la carte d’identité n’est pas partout nécessaire pour voter).
Gravissime, car l’image renvoyée par les Etats-Unis d’Amérique, qui se veulent les champions de la démocratie, n’est pas, à l’occasion, celle qui est réellement perçue.
La horde d’associations américaines notamment qui relayent dans notre pays, et ailleurs, les décisions et les déclarations sur la vitalité de la démocratie américaine vont avoir, cela dit, avec l’élection qui oppose ces jours-ci Trump à Biden, leur crédit endommagé.
Un pays dans lequel le président conteste les résultats d’une élection parlant, orbi et urbi, de « fraudes » avant que celle-ci ne se termine. Cela ne ressemble-t-il pas bien à une dictature ? Où, comme on le sait, le système électoral n’est pas toujours impartial.
Des mensonges
Dans le même ordre d’idées, un chef de l’Etat sortant qui conteste les résultats des urnes, au lieu de reconnaître sa défaite, cela ressemble également bien à ces dictateurs qui tiennent à leur fauteuil comme à la pupille de leurs yeux.
Un président de la République qui a été perçu, encore, par beaucoup comme allant proféré des mensonges. Cela n’est pas courant dans une grande démocratie. Faut-il rappeler que de nombreuses chaînes de télévision américaines ont interrompu, dont la Fox News qui lui est favorable, le 5 novembre 2020, le chef d’Etat américain pour dire qu’il ne parle pas vrai ?
Et est-il normal, par ailleurs, pour un pays démocratique qu’une élection présidentielle, et étant donné les pouvoirs du président, soit au suffrage indirect. Un suffrage décrit ainsi par les spécialistes : « Le candidat finalement élu n’est pas celui qui a obtenu le plus grand nombre de voix des électeurs de la base ». Un suffrage dans lequel « les Grands Electeurs sont élus sur une base territoriale. Alors que les différents territoires n’ont pas un nombre de Grands Electeurs strictement proportionnel aux électeurs ».
Autant dire que les Etats-Unis se doivent, avant de se mêler de la marche de la démocratie dans le monde, balayer, d’abord, devant leur porte.