Il l’a dit. Le chef du gouvernement compte se servir de l’exemple des accords du Kamour, pour aller au-devant des revendications relatives au développement dans les régions du pays. La tâche n’est pas, le moins qu’on puisse dire, aisée.
Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, s’est-il mis dans un pétrin en annonçant, dans son point de presse du 9 novembre 2020, que l’approche du Kamour devra à l’avenir perdurer ? Evoquant l’accord conclu avec les jeunes du gouvernorat de Tataouine, il a affirmé que des débats devraient voir le jour avec les habitants d’autres régions du pays pour trouver des solutions à des problèmes liés au développement.
Une annonce qui a, sans doute, réjoui plus d’un pour au moins deux raisons. D’abord, parce que rien ne vaut le dialogue et non les solutions parachutées souvent sans que les populations soient associées. Ensuite, par ce que les Tunisiens sont aujourd’hui assoiffés en matière de réalisations. D’autant plus que beaucoup de promesses leur ont été faites sans qu’elles soient suivies d’effet.
Reste qu’il ne suffit pas, encore une fois, de faire des promesses, mais de pouvoir les mener à bien. Deux questions, sans doute d’importance et méritent donc, à ce niveau, d’être soulevées.
La première : jusqu’à quel niveau cette approche pourrait-elle mener ? Nous savons, à titre, d’exemple que des blocages pourraient très vite arriver. En raison notamment du fait de l’immensité des attentes.
Faut-il oublier que les dix dernières années n’ont pas été riches en matière de développement régional ? Et que de ce fait, sera-t-il possible en un laps de temps bien court de combler des retards certains ?
Une réalité à laquelle il faudrait peut-être ajouter cette mentalité d’assisté- faut-il ne pas le reconnaître ?- qui conduit du moins une partie des Tunisiens à compter sur l’Etat et pas toujours sur eux-mêmes.
Où trouvera-t-il l’argent ?
Faut-il oublier aussi ce penchant- quelquefois exagéré- qui fait que souvent on compare ce que l’on obtient par rapport à ce que l’autre a obtenu. Sans prendre en considération bien évidement des facteurs comme les disparités des niveaux de développement, ni encore les spécifiés des uns et des autres.
Et que penser de ces « empêcheurs de tourner en rond » qui s’invitent dans les débats, sans jamais paraître sur les radars, pour pousser à penser que ce qui a été donné ne peut être au niveau des attentes ? Et enflammer les débats et les égos.
La seconde ? Où le gouvernement trouvera-t-il l’argent pour satisfaire les demandes des habitants. La situation du pays n’est-elle pas celle que l’on ne cesse depuis des mois de nous présenter ?
Evidemment, essayer et agir est toujours mieux que de rester sans rien faire. Egalement, et comme le dit un proverbe bien de chez nous, seul Dieu peut satisfaire les désirs des humains. Mais, la tâche est loin d’être aisée. A moins que le chef du gouvernement ait un plan, comme on dit, derrière la tête.
Ce à quoi il faudra faire attention, c’est que les rencontres qui seront initiées n’aboutissent pas des promesses qui ne pourraient pas être tenues. Auquel cas, on n’est pas sorti de l’auberge !