Il n’ y a pas mieux que de consommer une grenade en ce temps hivernal. Ce fruit est une véritable source d’antioxydant. Connue pour sa peau épaisse et ses graines amères, la grenade se consomme nature ou dans une salade; avec un masfouf, ou des cocktails branchés. Un vrai délice pour les papilles.
Compte tenu de l’importance de sa culture dans plusieurs régions à travers la Tunisie, la grenade tunisienne fait l’objet d’un programme de valorisation et de promotion. Et ce, afin de développer sa commercialisation, aussi bien sur le marché local qu’à l’exportation.
Autant valoriser nos produits du terroir. C’est qui ressort de la campagne de communication qui vient d’être lancée. Et ce, pour faire connaître le potentiel de la Tunisie en matière de production de grenade. Mais aussi pur promouvoir l’image de ce fruit auprès des consommateurs; en mettant l’accent sur ses bienfaits pour la santé.
Pour rappel, dans l’histoire du pays, la grenade est présente depuis au moins l’époque phénicienne. Cela dit, pour certaines régions, elle représente un pilier de l’économie locale. A l’instar de Gabès, où le fruit est labélisé depuis 2009, ou encore à Testour et Kairouan où sont produites plusieurs variétés.
Et c’est dans un contexte de campagne de communication que Dorsaf Ben Ahmed, la Direction Générale de la Production Agricole au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, revient sur l’importance de la grenade.
La culture du grenadier couvre une superficie totale de 13 500 ha
Selon elle, « la culture du grenadier couvre une superficie totale de 13 500 ha. Pour une production qui avoisine les 100 000 tonnes par an. Pour le gouvernorat de Gabès, ce sont 3000 ha qui sont cultivés en système oasien. Alors que le gouvernorat de Kairouan consacre 2340 ha et le gouvernorat de Béja 1500 ha. Le reste des superficies cultivées est réparti entre les gouvernorats de Sousse, Ariana, Nabeul, Ben Arous et Mahdia. »
Le taux d’exportation demeure faible
Pourtant, une chose est sûre. Les exportations des grenades tunisiennes ont connu une forte augmentation et ont plus que doublé au cours des quatre dernières années. Cela dit, le taux d’exportation demeure faible. A savoir qu’il est de moins de 10% de la production. En plus, les marchés d’exportation sont très peu diversifiés. La Libye absorbe en effet plus de 85% des exportations. Pour que la Tunisie puisse améliorer sa position à l’international, la filière devra devenir plus compétitive. Et particulièrement au niveau de la productivité, la logistique, les standards de qualité et le marketing.
Car il est autant plus intéressant de trouver d’autres solutions, afin d’être plus compétitif à l’échelle internationale. Autrement dit, valoriser la grenade tunisienne quitte à la transformer en jus par exemple, ou en confiture; ou encore bien d’autres produits. L’huile de pépins de grenade, ainsi que la poudre de grenade entrent également dans la composition de plusieurs compléments alimentaires et produits cosmétiques. Néanmoins, le nombre d’entreprises de transformation en Tunisie reste pour l’instant très limité. Or, pour y parvenir, il va falloir augmenter la grande demande à l’international.
A cette occasion, les principaux résultats d’études indiqueraient que le jus et le sirop de grenade tunisiens pourraient se positionner en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en France. En outre, le fruit frais tunisien pourrait trouver sa place sur le marché russe, anglais et néerlandais.
La commercialisation de la grenade
De ce fait, la filière grenade pourra certainement avoir un avenir prometteur. Dans la mesure où on applique les différentes pistes de valorisation et de diversification.
Par ailleurs, plusieurs initiatives ont mis en place un processus afin d’améliorer la commercialisation des grenades sur le marché local. C’est ainsi que dans le cadre de l’appui du Gifruits et de l’UTAP pour les agriculteurs de la filière, un accord vient d’être signé. Et ce, avec les acteurs de la grande distribution, en vue de la commercialisation de la grenade. A des conditions garantissant aux producteurs une marge bénéficiaire conséquente et permettant également au consommateur tunisien de bénéficier de prix avantageux.
Ainsi, Najeh Ben Ammar, chef de service au Gifruits, souligne pour sa part que l’objectif de cet accord vise la promotion du produit tunisien à travers des circuits de distribution. Tout en préservant la qualité; et tout en prenant en considération les revenus de l’agriculteur et le pouvoir d’achat du consommateur.
Par ailleurs, Ines Nagara, membre du bureau exécutif de l‘UTAP, revient sur l’accord de partenariat signé avec la grande distribution. En déclarant: « Cet accord va permettre de sensibiliser le consommateur sur la qualité du produit qu’il consomme; et mieux le guider dans ses choix d’achat. D’où l’importance de l’accompagnement des producteurs pour développer de nouveaux produits. Ainsi que se conformer aux exigences des marchés en terme de qualité et de certifications. »
Le fruit d’hier et d’aujourd’hui
En clair, les différentes initiatives ne manquent pas. Car pour aller de l’avant, tous les acteurs doivent mieux se positionner sur le marché. D’où l’intérêt d’acquérir des avantages concurrentiels importants.
Enfin, Mohamed Ali Béhi, le directeur de la société agroline Dermafig témoigne. Il réside aux États-Unis et lui aussi rappelle des bienfaits de la grenade. Selon lui, elle représente une grande opportunité. D’ailleurs, il déclare: « Ce fruit s’ouvre à de nombreuses applications, aussi bien au niveau de la transformation agroalimentaire (confiture, vinaigre ou jus); que dans le domaine cosmétique et paramédical, de par sa composition et ses qualités. »
En somme, la grenade est le fruit d’hier et d’aujourd’hui. Ce fruit méditerranéen est la star des cocktails, des déjeuners; mais aussi des cosmétiques. Alors, consommons le sans modération car les bienfaits de la grenade sont illimités…