Des députés ont critiqué, samedi soir lors de la séance la plénière consacrée à la discussion du projet de budget de l’État, du projet de la balance économique et du projet de la loi de finances pour 2021, le rendement du gouvernement de Hichem Mechichi.
La critique des députés comprenaient le traitement des dossiers sociaux brulants. Tout en estimant que le gouvernement n’a pas engagé de véritables réformes, ni rompu avec « le rafistolage politique des gouvernements précédents. Et ce après avoir eu recours plutôt aux mesures populistes».
Le député du parti Ennahdha, Moez Belhaj Rhouma, a considéré que le chef du gouvernement « a cédé au chantage», en signant, dès sa prise de fonction, l’accord relatif à l’augmentation salariale dans la fonction publique, en contrepartie du maintien de la suspension des recrutements, ce qui a contribué, selon lui, à l’aggravation de la situation marquée par une crise financière étouffante.
Pour sa part, le député du parti Ennahdha, Mohammad Lazhar Rama, a évoqué la question de l’activation d’un certain nombre de lois importantes et qui sont restées bloquées, notamment la loi n° 38 de 2020 portant dispositions dérogatoires pour le recrutement dans le secteur public, la loi sur le partenariat public-privé, ainsi que la loi sur l’économie sociale et solidaire.
Cette législation, affirme Rama, serait « pourtant à même d’offrir une réelle opportunité de développement économique et d’assurer une certaine stabilité sociale, de par sa contribution à la croissance du produit intérieur brut et la création de postes d’emploi effectifs ».
De son côté le député du bloc démocratique, Ridha Zaami, a estimé que le gouvernement actuel a pris des « mesures populistes qui servent à satisfaire des revendications stériles » », critiquant la manière avec laquelle le dossier d’El Kamour a été traité, « qui a provoqué d’interminables revendications adoptées par les coordinations dans les différentes régions du pays », a-t-il dit.
Il a appelé à cet effet, le chef du gouvernement à fait preuve de responsabilité en engageant de véritables réformes et en assurant la stabilité des finances publiques.
Le député de la « Coalition de la dignité », Mohammad Affas, a critiqué à son tour, la manière adoptée par le gouvernement pour traiter les dossiers d‘El Kamour et des travailleurs des chantiers, qui a contribué à l’aggravation de la crise financière et sociale actuelle. Il a considéré que ces agissements ouvriront la voie à de nombreux sit-ins et autres mouvements de protestation, signalant que la politique gouvernementale contribuera au déclenchement de la «révolution des affamés», selon lui.
Pour sa part, le député indépendant Ridha Jaouadi a appelé à faire face à ce qu’il qualifie de « barbarie syndicale » qui, selon lui, « a détruit les institutions publiques et miné la culture du travail ».
Il a déploré la politique menée par le gouvernement pour le traitement des revendications sociales, et son mutisme face à la violence policière aggravée qu’avaient subies les sans-emplois, au cours des mouvements de protestation menés à la Place du gouvernement à la Kasbah.
Pour sa part, Ameur Laaraiedh, député du parti Ennahdha a estimé que « l’emploi doit figurer parmi les priorités impérieuses de ce gouvernement », rappelant dans ce contexte l’approbation d’une multitude de lois qui encouragent la création de mécanismes d’emploi pour les chômeurs qui sont appelées à être activées, avant d’entamer le recrutement des chômeurs.
Avec TAP