Le mois de décembre commence demain. Pour la Bourse de Tunis, ce sont bien des semaines cruciales.
En effet, tous les intervenants, sans exception, vont chercher à équilibrer au maximum leurs comptes au bout d’une année compliquée. Cela passe nécessairement par un très bon mois de la Bourse de Tunis. Ce qui n’est pas gagné d’avance au vu d’un contexte politique et économique tendu.
Vers un trend haussier des cours
Tout d’abord, historiquement, décembre est la période des opérations de window dressing. Ces opérations d’habillage cherchent à booster les cours des actions. Ce n’est pas une particularité de la Place de Tunis, mais c’est une tendance mondiale. Celle-ci incite les investisseurs à placer davantage dans les titres de capital durant cette période de chaque année. Il y a également l’effet janvier dans les esprits. Et l’opportunité de dégager une plus-value à deux chiffres en quelques semaines est bien séduisante.
En outre, cette hausse profite également aux fonds d’investissement. Car l’actif net est calculé sur la base des cours moyens du mois de décembre de chaque année. Cet effet a toutefois des limites du moment que la part des actions dans les OPCVM demeure faible.
Ainsi, sur les 124 organismes de placement collectif inscrits à la Bourse, seuls trois sont dédiés aux actions et avec un actif de 15,6 MTND (fin octobre 2020). Même ceux qui sont mixtes restent majoritairement dominés par les titres de créance. La hausse des taux n’a fait qu’accentuer cette réalité. Puisque le marché actions était incapable de suivre ce niveau de performance.
Plus de transactions de blocs
Alors, l’enjeu est plutôt d’ordre commercial. Car la performance annuelle est le meilleur outil de marketing vis-à-vis des clients. Puisqu’ils vont évaluer leurs stratégies de placement à la fin de chaque exercice. L’importance est la même pour les sociétés cotées qui ont des contrats de liquidité ou détiennent des actions propres.
Côté volume, il est attendu que les transactions atteignent un pic. En décembre 2019, le volume était de 134,302 MTND. En 2018, il s’est établi à 242,581 MTND. Les transactions de blocs ont joué un rôle clé dans ces chiffres. L’année dernière, elles ont totalisé 36,140 MTND, soit 26,9% du volume. En 2018, ce chiffre était de 99,575 MTND, soit 41% du volume mensuel. Une valse de transactions de blocs durant les semaines à venir n’est pas à exclure.
Qui passerait au Fixing ?
Mais il y a aussi d’autres obligations pour certaines entreprises. Celles qui veulent éviter d’être reléguées au compartiment du Fixing. La règle est simple: si un titre enregistre moins de 1 250 contrats par an, c’est le passage obligataire au Fixing à partir du 2 janvier 2021. Et l’autre sens est également vérifié pour celles qui pourraient passer au Continu.
D’ailleurs, parmi les compagnies qui risquent leurs places, il y a: Attijari Leasing (277 contrats depuis le début de l’année); Wifak International Bank (295 contrats); Hannibal Lease (273 contrats); Tunis Ré (976 contrats); et New Body Line (772 contrats). Pour les compagnies qui peuvent passer au Continu, aucune n’a atteint pour le moment le seuil requis.