Dix ans après la révolution, beaucoup de choses ont changé. Pourtant les revendications sociales sont restées les mêmes. Liberté, chômage et dignité, tels étaient les slogans qui demeurent d’actualité.
Dix ans après la révolution, les Tunisiens voient-ils le bout du tunnel de ce processus de transition démocratique? Probablement pas… Aujourd’hui la grogne sociale enfièvre le processus démocratique.
Si on dresse un état des lieux, on observe qu’il y a dix ans de régression morale, sociale, économique. D’ailleurs, dans le dernier rapport du développement humain, la Tunisie est classée au 81ème rang mondial (sur 169 pays), et au 4ème rang parmi les pays arabes. Toutefois, l’IDH ( Indice du développement humain) de la Tunisie ajusté aux inégalités descend à 0.511 (perte de 25 % et de six places dans le classement).
Par ailleurs sur la question économique, l’économie tunisienne reste très liée à l’UE avec une proportion de 80% de ses exportations et 70% de ses importations. Avant l’éclatement du conflit interne, la Libye était le deuxième partenaire économique majeur de la Tunisie.
Cependant, l’économie tunisienne a montré une capacité de résilience aux différentes crises économiques qu’a connues le monde ces dernières années. En effet, un prompt redressement a été réalisé après la crise économique de 2009. Avec une reprise de la croissance du PIB de 3.7% en 2010 contre 3.1% en 2009.
La Tunisie doit faire face à plusieurs défis
Toutefois, pour réussir le processus de la transition démocratique, la Tunisie doit faire face à plusieurs défis; essentiellement ceux économique et social. Et il est clair que les attentes des Tunisiens ont plus que duré.
Alors, la grande question qui demeure sans réponse est le suivante: la classe politique a-t-elle reçu le message de ce que veulent les Tunisiens?
Ainsi, Khawla Ben Aicha, ancienne députée à l’ARP, souligne qu’au cours de ces dix ans de nombreux progrès étaient accomplis en matière de droits et libertés individuels. Avant d’ajouter: « Aussi bons soient-ils, ce qui manque c’est un changement de mentalité. Et ce, en œuvrant à réinstaurer la valeur du travail et l’honnêteté. Dans le respect des autres, de l’acceptation de la différence, de l’étiquette du débat et du dialogue. Mais aussi dans la préservation de notre environnement, en coopération, synergie et solidarité; en justice et égalité sociale. Chacun de nous doit s’exiger une révolution pour s’améliorer. »
D’autant plus, qu’il est d’autant de garantir la stabilité sociale, économique et politique. Elle est l’élément clé de la réussite de la transition démocratique.