Fadhel Mahfoudh, ancien bâtonnier, ancien ministre, prix Nobel de la paix et membre de Machrou3 tounes a dressé un état des lieux de la situation politique et sur ce qui se passe comme clivage au Sommet de l’Etat dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com
Fadhel Mahfoudh souligne: « Une chose est sûre. Il s’agit d’ une crise constitutionnelle qui se traduit au sein du fonctionnement des institutions.c’est un dysfonctionnement très grave sur lequel nous nous sommes penchés avant qu’il n’advienne, mais personne ne voulait nous entendre sous couvert de légalité électorale, alors que la Cour des comptes a fustigé cette légalité et de ce fait toute la légitimité est remise en question. Aujourd’hui, les Tunisiens protestent et ils ont raison puisqu’ils veulent des réponses et veulent être rassurés. De ce fait, pour revenir à la réunion du Conseil de sécurité nationale, qui a omis le plus grand problème de sécurité nationale, celui de la stratégie sanitaire et vaccinale et s’est penché malheureusement sur un conflit au Sommet de l’Etat qui n’aurait pas dû avoir lieu. D’ailleurs , cela n’augure rien de bon. Puisque cela ne va pas régler les problèmes des Tunisiens. La situation sanitaire s’aggrave de plus en plus… et les Tunisiens ont besoin de vaccins et non pas de querelles. »
Et de poursuivre: » La crise au sein de l’Exécutif va envenimer la situation. Je pense qu’il est temps de comprendre que tout notre processus de transition est arrivé à une situation de blocage et qu’un congrès de salut national serait la seule manière pour éviter le pire. Aux trois présidents maintenant d’être à la hauteur de la situation et de penser à l’intérêt national et aux intérêts des citoyens avant leurs propres intérêts de positionnement politique. Sinon ce sera le déluge qui nous ramènera à une situation primitive de querelles violentes et peut-être sanguinaires sur le pouvoir…et ce serait vraiment désopilant et dommage, pour notre nation. »