Le cabinet Ernst & Young (EY) a décroché un contrat d’audit de la Banque centrale du Yémen. Le Premier ministre, Mouïn Abdelmalek, a annoncé la désignation du cabinet sur le compte twitter de la présidence du conseil ministériel yéménite.
L’annonce a expliqué que le choix résulte de la renommée mondiale d’Ernst & Young.
« La société mondiale Ernst & Young est l’une des quatre sociétés leaders au monde en matière d’audit, » a précisé la présidence du conseil ministériel. Le cabinet procédera à l’audit des états financiers de la Banque centrale du Yémen.
La désignation survient suite aux soupçons de corruption et de blanchiment d’argent. En effet, les observateurs des Nations unies ont adressé ces accusations au gouvernement yéménite, le mois dernier.
Dans leur rapport, les observateurs sont revenus sur les deux milliards de dollars déposés par l’Arabie saoudite auprès de la Banque centrale du Yémen en janvier 2018. Cette somme faisait partie d’un programme de développement et de reconstruction. Elle visait à financer une ligne de crédit pour l’achat de riz, sucre, lait et farine et autres produits. Cette ligne porte sur l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la stabilisation des prix dans le pays.
La Banque Centrale du Yémen, selon le rapport, aurait violé cet accord. Elle aurait procédé à une manipulation du marché des devises. C’est dans ces circonstances que l’opération de blanchiment d’argent s’est opérée sur une grande partie du dépôt saoudien.
Toujours selon la même source, l’opération aurait généré, pour les commerçants, des bénéfices d’environ 423 millions de dollars.
Les observateurs des Nations unies ont également accusé le groupe « Houthi », pro-Iran, d’avoir détourné au moins 1,8 milliard de dollars en 2019. Le groupe aurait utilisé une grande partie de cette somme pour financer l’effort de guerre.