Le député du Bloc démocratique, Hichem Ajbouni, a souligné l’impératif d’accélérer l’élaboration du projet de la Loi de Finances complémentaire 2021. Lequel doit être soumis par le gouvernement à l’ARP, durant le mois de mars prochain.
Le budget relatif à l’exercice 2021 devrait être mis à jour. D’autant plus qu’il repose sur des hypothèses irréalistes. Notamment le prix du Baril, estimé à 45 dollars, dans le budget. Alors que le prix avoisine actuellement les 65 dollars. A-t-il précisé, dans une déclaration accordée à l’agence TAP. En effet, la loi de Finances complémentaire 2021 devient urgent pour lui.
Les accords relatifs à la régularisation de la situation des ouvriers de chantiers, de professeurs non permanents et des médecins au chômage, ainsi que les accords des augmentations salariales et celui relatif à la mise en œuvre de la convention d’El Kamour seront tous financés par le budget complémentaire (dans la LFC). A-t-il rappelé. L’application de l’ensemble de ces accords mobilisera un budget de l’ordre 1 milliard de dinars voire 1,5 milliard de dinars.
Evoquant, dans ce même contexte, la proposition du gouvernement, avancée lors de la discussion du budget 2021, relative au financement de recrutement de 10 mille diplômés au chômage, en économisant sur les budgets des ministères, il a estimé qu’elle « est irréaliste ». La masse salariale représentera en fait 70% des recettes fiscales. Soit l’équivalent de 27 milliards de dinars. Ce qui représente un montant difficile à collecter, durant cette conjoncture économique délicate. Surtout que le spectre de la faillite menace plusieurs entreprises , aujourd’hui, de faillite. Déclare le député.
« Au vu de cette situation, la Tunisie figure parmi les pays à haut risque, en raison de l’absence d’une vision économique claire ». A-t-il déclaré, estimant que « l’Etat risque de ne plus parvenir à honorer ses engagements financiers, dont le paiement des salaires ».
La note souveraine impactée !
Le député a noté que ceci a eu des répercussions directes sur la note souveraine de la Tunisie. D’où « il serait plus difficile pour notre pays de sortir sur marché financier pour obtenir des emprunts à hauteur de 13 milliards de dinars (et 5,6 milliards de dinars sur le marché intérieur) ».
D’après lui, « au maximum, nous recevrons des emprunts ne dépassant pas les 7 milliards de dinars, auprès du marché financier. Mais avec un taux d’intérêt très élevé qui peut atteindre 9 ou 10% ». Si nous obtenons ces fonds, ce sera à un très grand taux d’intérêt allant jusqu’à 9 et 10 pour cent. Argumente-t-il.
L’obtention des fonds nécessitait la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international. Hichem Ajbouni n’a pas écarté la possibilité de revoir le scénario grec en Tunisie, estimant qu’un jour le gouvernement optera au gel ou à la réduction des salaires.
Avec TAP