Que faut-il penser des derniers événements? Et ce, depuis la levée manu militari du sit-in observé par le parti PDL au siège de la section de Tunis de l’Union des oulémas musulmans.
Ghazi Chaouachi, le secrétaire général du Courant Démocrate, souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que: « Ce qu’ a commis le PDL est une atteinte aux institutions de l’Etat. Il n’est pas logique qu’un parti fasse irruption de cette manière illégale; pour soi-disant révéler la vérité aux Tunisiens. D’ailleurs, si on continue de cette manière, tout le monde fera ce que bon lui semble. »
Selon lui, il revient à la justice de statuer sur le fond de l’affaire et non aux personnes. Mais cela n’empêche que selon lui, les associations suspectes prêchant l’apologie de la radicalisation et l’obscurantisme existent. Et c’est à l’Etat de les contrôler. Il précise dans ce contexte: « Or tenter de s’introduire, ou faire des sit-in n’a jamais été une solution. Même constat pour le mouvement Ennahdha et son coussin politique qui est en train de faire comme le PDL. Et j’ajouterais qu’il ne faut pas que les associations s’impliquent au sein du paysage politique, en voulant jouer aux institutions de l’Etat. »
Avant d’ajouter: « Aujourd’hui, le fascisme prime. Ce qui porte atteinte à l’expérience tunisienne dans son processus de transition démocratique. D’ailleurs, certains considèrent que la démocratie reflète l’anarchie, la violence, les agressions verbales. Alors qu’en réalité, elle reflète la dignité des Tunisiens, le développement, l’investissement, etc. »
Ghazi Chaouachi: « Nous espérons sauver ce qui reste à sauver »
Par ailleurs, revenant sur sa rencontre avec le président de la République Kaïs Saïed, il estime qu’elle était fructueuse. Il précise à cet égard: « Le président de la République est inquiet de la situation actuelle. Car il estime qu’il est le président de tous les Tunisiens et qu’il doit jouer son rôle d’arbitre. A savoir celui qui unit et non qui divise. »
Quant à la question du dialogue national, l’initiative proposée par l’UGTT, selon Ghazi Chaouachi, ne doit en aucun cas être le remake des années précédentes. Il précise dans ce contexte: « Aujourd’hui, nous espérons sauver ce qui reste à sauver car la faillite de l’Etat se pointe à l’horizon. En attendant de remplacer le gouvernement Mechichi par un autre car le gouvernement Mechichi est un danger pour la Tunisie. D’ailleurs, ce gouvernement est considéré comme étant un gouvernement de gestion des affaires courantes. »
De ce fait, il ajoute: « Nous avons l’impression que tous les ingrédients sont là pour un retour de l’Etat policier. Car dix ans après le 14 janvier, les gens sont arrêtés pour un statut Facebook, la violence policière est de retour… Plus encore, Hichem Mechichi ne fait que signer des accords qui aggravent la situation. Et ce, en raison de son incapacité à gouverner. Alors, le maintien du gouvernement Mechichi avant son départ n’est qu’une question de temps. »