Un plan de relance économique doit prendre le relais des premières mesures de lutte contre les retombées socio-économiques du Covid 19. Et ce, dans le but de sortir la machine économique.
Qui dit plan de relance dit renouer avec la croissance et la soutenabilité du développement. Telle est l’une des principales recommandations d’une étude sur les nouvelles orientations des politiques de développement post-covid. Elle était présentée, mardi, par le Docteur en économie, Zouhair El Khadi.
En effet, il s’exprimait lors d’un atelier intitulé « Plateforme pour un nouveau modèle de développement économique et social ». Un évènement qu’organisait, mardi, le think think « Solidar Tunisie ». Et ce, en partenariat avec le World Mouvement for Democracy et Solidarity Center.
Ainsi, l’étude mentionne que ledit plan de relance doit d’être élaboré dans le cadre du projet de loi de finances complémentaires 2021 prévu au terme du premier trimestre de la même année. Ce projet de loi complémentaire doit d’être ambitieux dans sa taille et vise à avoir un effet immédiat sur l’activité économique et ciblée. Et ce, pour appuyer les secteurs sinistrés (tourisme, culture, logement et exportation). Ce qui inclura les entreprises et ménages à court de liquidité. Autrement dit, privilégier des mesures à impact plus rapide et immédiat sur l’activité.
Le coût de financement du plan de relance
En ce qui concerne le coût de financement du plan de relance, il a souligné qu’il y a un besoin d’une approche de financement hétérodoxe. Et ce, à travers la monétisation de la dette publique, l’emprunt en devises auprès de la diaspora tunisienne, l’impôt de solidarité et le partenariat public-privé (PPP).
Pour appuyer ce plan de relance, M. El Kadhi confirme la nécessité d’un assouplissement additionnel de la politique monétaire. Ce qui conduira à une trêve sociale de trois ans. En d’autres termes, un moratoire fiscal de trois ans, une activation des grandes réformes (restructuration des entreprises publiques, réforme des subventions et de la masse salariale, assouplir le cadre réglementaire des PPP), et de la réglementation de change; ainsi qu’une réelle lutte contre les rentes et les lobbies, afin de réduire la taille de l’économie informelle.
Il a précisé, dans ce contexte, que malgré l’existence d’un plan de développement 2016-2020, l’instabilité politique (absence de leadership) a empêché l’avancement des réformes et la transition économique. Précisant que l’apparition de la Covid-19 au début de l’année 2020 a davantage compliqué l’état du pays. Et que la décrue brutale de l’activité économique en 2020 n’a jamais été observée depuis l’indépendance de la Tunisie.
Les panélistes représentant l’UTICA, l’UGTT et les experts ont également, appelé, à cette occasion, à la nécessité d’avoir un plan social et économique ciblé. Et ce, pour appuyer les entreprises et les ménages et pour un remodelage structurel de la stratégie de développement national.
Il faut avoir, selon eux: un nouveau cadre du développement post-covid; une révision des priorités et de nouvelles visions; des réformes nationales en matière de fiscalité; et une restructuration des entreprises publiques.
Avec TAP