Le réseau MED-Amin en collaboration avec le Centre commun de recherche de la Commission européenne (CCR-MARS) vient de publier les premières perspectives des cultures d’hiver à la fin du mois de février 2021.
Selon les prévisions qualitatives préliminaires de la campagne 2020-2021, les conditions des cultures d’hiver sont assez bonnes. Elles sont même avec des perspectives positives dans la plupart des régions méditerranéennes dont la Tunisie.
Pour le Maghreb, les perspectives sont incertaines au Maroc. Elles sont mauvaises en Algérie, où il y a encore une petite marge de reprise des récoltes, et dans une moindre mesure en Tunisie.
Tunisie : plus de précipitations sont nécessaires
En Tunisie, les pluies d’automne ont été bénéfiques dans tous les gouvernorats, en particulier dans la région nord (Bizerte, Beja et Jendouba). Cependant, le retour de conditions sèches dans les régions du centre s’avère préoccupant. Et ce en particulier pour la production d’orge 2021 dont la culture est en développement végétatif.
Étant donné qu’à la fin du mois de février (milieu de la campagne), le manque de pluie enregistré au début de 2021 peut encore être atténué. Plus de précipitations sont nécessaires dans les prochaines semaines pour soutenir le développement des cultures et retrouver des perspectives dans la moyenne.
Algérie : conditions inférieures à la moyenne
En Algérie, les conditions climatiques au début de la campagne ont été marquées par un manque de précipitations important pendant les mois de septembre et octobre, créant un déficit d’humidité du sol. Ce qui a retardé la préparation du sol et l’implantation normale.
Ces conditions ont été particulièrement difficiles dans les wilayas de l’ouest et du centre du pays. Une amélioration des conditions météorologiques a été constatée avec le retour des pluies vers la dernière décade de novembre. Ce qui a donné aux céréaliculteurs un espoir de la reprise des opérations de labourage-semis dans de bonnes conditions d’humidité satisfaisante.
Les conditions sont globalement inférieures à la moyenne. Il existe un risque potentiel pour la production finale de blé et d’orge, avec un léger retard dans les stades végétatifs pour des semis tardifs. En effet, les cultures précoces comme l’orge se développent mieux que le blé cette année.
Dans la région de l’Est, le début de cette campagne (septembre et octobre) a été marqué par de fortes pluies (Tébessa, Khenchela, Oum El Bouaghi, Constantine et Mila). Ce qui a permis de bonnes et ponctuelles opérations de labour-semis.
À Batna, les cultures ont souffert d’une vague de froid. Au moment de l’analyse, les conditions générales des cultures sont préoccupantes en Algérie, mais les cultures peuvent encore « se récupérer » si les conditions s’améliorent dans ces wilayas.
Maroc : la campagne se déroule bien
Au Maroc, les perspectives de récolte 2020-2021 se sont améliorées avec les dernières pluies dans diverses régions du pays après des mois de sécheresse à l’automne. La campagne se déroule bien mieux que les deux dernières années. Elle est en ligne avec la moyenne sur 5 ans.
« Outre les précipitations, une évolution positive du développement des cultures est observée grâce à la mise en œuvre de techniques agricoles adéquates (gestion des adventices et fertilisation azotée) et aux bénéfices indirects des réserves des barrages et des niveaux des eaux souterraines », a précisé le Ministère marocain de l’Agriculture.
Des fortes pluies (localement suivies d’inondations) sont tombées dans la région de Tanger-Tétouan en janvier (probablement liées à la tempête Filomena). Elles n’ont pas affecté les récoltes.
A Fès-Meknès, le développement de la biomasse est très prometteur. Il est nettement supérieur à la moyenne, y compris pour les semis tardifs et en semi direct. Les pluies ont été abondantes notamment en décembre (86 mm) et janvier (138 mm) faisant suite au démarrage difficile de la campagne avec des conditions très sèches. Les températures étaient plus chaudes que d’habitude et la durée du gel plus courte.
Cependant, certaines régions restent en situation ‘à surveiller’ avec des conditions plutôt mauvaises, en particulier à Marrakech-Safi. Les semis ont été retardés ou annulés) et de l’Oriental, où plus du quart des superficies ensemencées sont dans des conditions défavorables.
M.T