Pour juguler la crise sanitaire et ses terribles répercussions sur l’économie américaine, Joe Biden s’est converti à la bonne recette de l’Etat providence prônée, il y a presque un siècle, par le père du New Deal. Un concept donné par le président des États-Unis Franklin Delano Roosevelt à sa politique mise en place pour lutter contre les effets de la Grande Dépression aux États-Unis
On dit que l’Histoire est un éternel recommencement. Ce célèbre aphorisme s’applique notamment à Joe Biden, l’actuel locataire de la Maison-Blanche. Lequel s’est trouvé confronté, à l’instar du 32e président des Etats-Unis, Franklin Delano Roosevelt, à l’une des pires crises que l’Amérique ait connues. En effet, partis du centre, les deux présidents américains se sont, ironie de l’Histoire, convertis à l’Etat providence. Un sacrilège au pays de l’Oncle Sam !
Similitude
Mais qu’y a-t-il de commun entre Biden et son illustre ainé ? D’abord, le fait d’être à la tête de la plus grande puissance du monde en plein œil de cyclone : la Grande Dépression des années 30 consécutive au krach boursier de 1929 pour Roosevelt et la terrible crise du Covid pour Biden. Ensuite, la célérité des deux présidents à prendre le taureau par les cornes.
New Deal
Ainsi, dès son installation à la Maison-Blanche, Roosevelt décida, fait sans précédent, la fermeture de toutes les banques américaines dans le but d’éviter les faillites en chaînes. En effet, à son arrivée au pouvoir, l’économie américaine se contractait de 12,9%. Le taux de chômage atteignait près de 25% de la population active. Avec en perspective l’effondrement du système financier.
Et c’est dans ce contexte désastreux que le 32e président des Etats-Unis décida de profiter de la crise pour transformer le pays. Il inventa le concept du New Deal qui fut à l’origine de la construction d’un million de kilomètres d’autoroutes, de la construction ou de la rénovation de 110.000 écoles, gares, bureaux de poste. De 124.000 ponts, de 135.000 km de canalisations, de milliers de parcs et de près de 20.000 terrains de sport. Des grands travaux ayant contribué à long terme à l’essor économique des années d’après-guerre.
Dépenses publiques faramineuses
Bis repetita placent. Le soir même de son investiture, le président Biden fit voter pour 4200 milliards de dollars de nouvelles dépenses publiques, un chiffre faramineux qui représente 20% du PIB américain.
Sachant qu’un premier plan de 1900 milliards a été approuvé en mars et consistait à venir en aide aux foyers américains touchés par la crise et les restrictions avec l’envoi de chèque de 1400 dollars.
Avec le second plan de 2300 milliards de dollars, le président démocrate veut remettre le pays à neuf et faire en modernisant les infrastructures et en rénovant des routes, ponts, tunnels, transports publics…etc.…Mais avec quel argent ?
Le président Biden compte financer sa politique de grands travaux en partie en augmentant la fiscalité sur les entreprises et les grandes richesses mais surtout en s’endettant davantage.
Mais, même si la réforme fiscale devrait faire entrer 2800 milliards de dollars dans les caisses, les dépenses laissent un déficit budgétaire un de 1400 milliards de dollars. Ainsi, la dette publique américaine qui représentait 98% du PIB en 2020 va tutoyer les 130% cette année.
Ce retour à l’Etat providence sera-t-il couronné de succès dans un pays qui de tradition se méfie de l’intervention de l’Etat depuis la présidence de l’ultra libéral Ronald Reagan il y a quarante ans ?