Auditionné hier mardi lors de la séance plénière consacrée à la ratification d’un accord de prêt conclu entre la Tunisie et la BIRD au profit de son département, le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi a notamment annoncé une mesure-phare. Celle d’un éventuel accord concernant la prise en charge par l’Etat des patients Covid + admis dans les cliniques privées. Avec quel argent ?
Hommage à l’Algérie
« Notre pays a pu surmonter la pénurie d’oxygène grâce à l’Algérie, laquelle nous a fourni des quantités de gaz supplémentaires destinées à la fabrication. Par ailleurs, l’acquisition de 128 respirateurs et 2000 appareils CPAP, obtenus avec l’aide de l’Algérie, permettront d’améliorer la capacité de prise en charge des malades ».
C’est en ces termes que le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi, arendu un hommage chaleureux à notre voisin algérien. Et ce, lors dela séance plénière consacrée à la ratification d’un accord de prêt conclu entre la Tunisie et la BIRD pour financer l’acquisition de vaccins et de matériel médical.
Besoins urgents
Invité à se prononcer sur l’opportunité de ce prêt , le ministre indiquait hier mardi dans l’hémicycle que la Tunisie a besoin d’un crédit de la BIRD d’une valeur de 82,5 millions d’euros pour acquérir des vaccins, développer le système de refroidissement et assurer une assistance technique à la campagne nationale de vaccination. « Le ministère de la Santé a dépensé environ 205 millions de dinars pour financer différents achats. Pour sa part, le fonds 18-18 de lutte contre le coronavirus ne dispose plus que de 30 millions de dinars pour faire face à cette 3ème vague », a fait savoir Faouzi Mehdi.
Difficultés avec le mécanisme Covax
Toutefois, il a admis l’existence de difficultés à se procurer les vaccins. La Tunisie, a-t-il rappelé, a conclu un contrat avec le laboratoire Pfizer pour fournir quatre millions de doses de vaccin, ainsi qu’avec la Russie pour fournir 500 mille doses de vaccin. Alors que le mécanisme Covax devrait assurer 4,5 millions de doses. « Nous sommes en contact avec l’OMS et l’UNICEF pour accélérer la livraison des lots promis », indiquait-il.
Aux frais de l’Etat ?
Reprenant une promesse faite par le chef du gouvernement il y a quelques mois, le ministre de la Santé a fait savoir que des discussions tripartites sont en cours entre son département, la CNAM et les représentants des cliniques privées pour parvenir à un accord concernant l’hospitalisation des patients atteints du coronavirus dans le secteur privé. Aux frais de l’Etat.
« Le secteur privé prend actuellement en charge un nombre important de personnes contaminées par le virus Covid-19. Des négociations sont actuellement en cours pour parvenir à un accord concernant l’admission par les cliniques privées de patients confirmés Covid-19 dont les frais d’hospitalisation seront pris en charge par l’Etat. En cas de saturation de la capacité d’accueil des hôpitaux publics », précisait M. Mehdi.
Grosse pression sur les hôpitaux
Et qu’en est-il de la pression sur les établissements publics ? Le ministre soulignait lors de son intervention au palais de Bardo que le taux d’occupation des lits de réanimation s’élève actuellement à 91% contre 85% pour les lits d’oxygène. Et ce, en dépit de l’augmentation des capacités d’accueil des établissements publics de santé pour faire
face au nombre croissant de patients. Rappelant à l’occasion que les lits de réanimation sont passés de 90 au début depuis l’apparition de la pandémie à 380 actuellement. Les lits d’oxygène disponibles aujourd’hui s’élèvent à 2200 lits contre 450 au début de l’épidémie.
Voulant conclure par une note optimiste, le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi, a tenu à rappeler que bien que la situation sanitaire
en Tunisie et dans le monde soit très critique, notre le système de santé a prouvé sa résilience en tenant bon face au vent. Et ce, en dépit de la fatigue physique et psychique ressentie par les blouses
blanches, nos soldats en première ligne du combat.