L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) a mis en garde, mercredi, contre un éventuel effondrement de la filière laitière. Et ce, en raison des pertes colossales supportées par les agriculteurs à cause de l’incapacité des centrales laitières à absorber les quantités produites. Ainsi qu’en raison du système des quotas adopté par ces centrales face à l’accumulation d’un stock de lait industrialisé ayant dépassé actuellement 47 millions de litres.
L’UTAP fait savoir que les quantités de lait non acceptées par les centrales laitières s’élèvent quotidiennement à 500 mille litres d’une très bonne qualité. Une situation qui risque d’empirer. Et ce, à la suite de la décision de la Chambre nationale des centres de collecte du lait de suspendre l’activité de collecte du lait du 12 au 14 mai 2021.
L’UTAP a ainsi exprimé sa solidarité avec les producteurs qui, outre les pertes qu’ils encaissent, subissent la flambée des prix des fourrages et la montée des coûts de production. Alors, l’organisation appelle le gouvernement à procéder à l’évaluation de leurs pertes et à les indemniser.
Faire preuve de solidarité pour sauver la filière
Faisant porter au gouvernement la responsabilité des difficultés rencontrées par la filière laitière, l’UTAP lui demande de retirer au moins 30 millions de litres de lait industrialisé. Et ce, afin de permettre à la filière de retrouver son rythme d’activité et de lui redonner un certain équilibre.
De même, l’Union plaide pour la suppression de la TVA de 19%. En effet, celle-ci s’applique sur les dérivés du lait pour encourager la consommation locale. Ainsi que pour la mise en œuvre du pacte de partenariat visant à promouvoir la filière laitière et à valoriser le lait.
Elle a aussi invité toutes les parties prenantes (collecteurs, centrales laitières….), à assumer leur responsabilité. Tout en faisant preuve de solidarité pour sauver la filière.
L’UTAP s’alarme, par ailleurs, de la persistance de la crise actuelle. Celle-ci impactera à la fois les intérêts des agriculteurs et des consommateurs. Elle menacera aussi la pérennité de la filière et constituera une perte énorme pour l’économie nationale. Et ce, en poussant un grand nombre de producteurs à abandonner leur activité. Aggravant ainsi les taux de chômage, menaçant la paix sociale et imposant le recours à l’importation du lait à des coûts insupportables pour l’Etat comme pour le consommateur.
Avec TAP