Après avoir été écartée dans un premier temps par l’OMS; la thèse que le virus se soit échappé d’un laboratoire à Wuhan en Chine suite à une erreur humaine, refait surface au sein de la communauté scientifique. Les conséquences d’une telle hypothèse, si elles se vérifient, auront des retombées énormes dans le monde entier. Récit d’un thriller scientifique.
Pour la communauté scientifique internationale, l’origine du Sars-CoV-2 demeure enveloppée d’un épais halo de mystère? S’agit-il d’une fuite de ce maudit virus depuis le fameux laboratoire P4 à Wuhan en Chine suite à une erreur humaine? La piste chinoise écartée dans un premier temps, car jugée politique et servant la farfelue thèse de complotisme, revient avec force au devant de la scène par de nombreux scientifiques. Et pas des moindres.
Pour une enquête « objective et transparente »
Ainsi, la prestigieuse revue Science vient de publier une lettre signée par une vingtaine d’éminents scientifiques américains. Ils appellent à examiner plus sérieusement la piste d’un incident de laboratoire à l’origine de l’apparition de la Covid-19 à Wuhan (province du Hubei), en Chine. Ces spécialistes demandent par conséquent qu’une enquête « objective et transparente » soit menée par un groupe d’experts indépendants. Et ce, pour déterminer scientifiquement l’origine de la pandémie et écarter toute interférence politique dans ce dossier.
A savoir que cette publication intervient quelques heures à peine après la divulgation de trois travaux universitaires. Lesquels étaient réalisés ces dernières années à l’Institut de virologie de Wuhan. Or, ces écrits en chinois n’ont jamais été rendus publics. Ils pourraient remettre en cause les connaissances tenues pour acquises jusqu’à présent; et ce, sur les travaux menés dans ce laboratoire.
Déjà, notons qu’en mai 2020, Donald Trump, l’ancien président des États-Unis, affirmait déjà avoir vu des preuves. Lesquelles lient le virus à un laboratoire de Wuhan, dont il aurait pu s’échapper par accident. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse, et en pleine campagne médiatique contre le rival chinois.
Soupçons autour du laboratoire P4
Par ailleurs, depuis le début de l’épidémie en 2020, l’OMS mandata un groupe international de scientifiques pour retracer l’origine du virus.
Or, dès le début de l’enquête, les scientifiques voyaient leurs certitudes ébranlées. En effet, on savait que l’épidémie avait démarré à Wuhan. De même qu’on sait aussi que le virus vient d’une chauve-souris. Mais, ces mammifères vivent dans la région de Yunnan qui se trouve à plus à plus de 1 000 kilomètres de Wuhan.
D’où la certitude que, pendant des années, les scientifiques du laboratoire de l’Institut de virologie de Wuhan ont effectué de nombreuses expéditions. Et ce, dans cette région du Yunnan, pour collecter des coronavirus. Avec également le soupçon que ces scientifiques aient rapporté le virus lors de l’une d’entre elles. Et qu’une négligence humaine aurait permis au virus de s’échapper du laboratoire; et de se répandre dans la ville de Wuhan.
L’attitude troublante de Pékin
Poursuite de ce thriller scientifique. Mandatés par l’OMS, un groupe de dix spécialistes des maladies respiratoires et infectieuses, des virologues, des épidémiologistes ou encore des experts travaillant sur la transmission des pathologies des animaux à l’humain, se rendent en Chine fin janvier 2021 pour mener une enquête.
Sur place, le groupe se heurte à l’attitude de la Chine, qui n’autorise qu’un accès limité aux lieux et aux données sensibles. Ainsi, ils visitent finalement le marché de Wuhan et le fameux laboratoire de virologie, toujours en étant étroitement escortés.
Surprise. Après deux semaines sur le terrain, l’OMS finit par donner une conférence de presse le 9 février pour marquer la fin de la mission à Wuhan. Avançant ainsi que « l’hypothèse d’une fuite de laboratoire est hautement improbable ». Tout en lui préférant celle « d’une transmission à l’homme par l’intermédiaire d’une chauve-souris ».
En conclusion, même si les scientifiques pointent un manque de transparence des études scientifiques chinoises sur les origines du virus; aucune preuve solide invalidant l’hypothèse d’une fuite de laboratoire n’existe pour l’heure.
Mais, dans le cas où la responsabilité de la Chine serait prouvée, et cette possibilité n’est pas à écarter, cela ouvrirait la voie à un séisme politique international. Avec à la clé une éventuelle incrimination de l’Empire du Juste milieu. Et son corolaire d’indemnisation de millions de victimes dans le monde. Le pire cauchemar de Pékin.