C’est moins un duel qu’un match, un face à face entre deux têtes bien faites et bien pleines qui se connaissent et se respectent. Abderrazek Zouari, universitaire et ancien ministre, et Ghazi Boulila, professeur d’économie à l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales de Tunis (ESSECT), ont, du reste, des vues qui se complètent plus qu’elles ne s’opposent. Et c’est tout l’intérêt de ce débat. Un débat centré, actualité oblige, sur les relations tumultueuses de la Tunisie et du Fonds monétaire international (FMI).
Après l’avoir boudé, le gouvernement se prépare à passer de nouveau sous les fourches caudines du Fonds. Il sollicite un prêt de 4 milliards de dollars sur trois ans et se dit, programme à l’appui, disposé à engager pour de bon les nécessaires réformes qui ont été, jusque-là, la principale pierre d’achoppement.
L’on parle de la restructuration des entreprises publiques sans que l’on sache comment, de la réduction de la masse salariale de la fonction publique, notamment en recourant aux départs à la retraite anticipée et d’un traitement mieux ciblé de la CGC (Caisse générale de compensation) dont on imagine, malgré tout, les dommages collatéraux sur la classe moyenne.
(L’Économiste Maghrébin N°819 du 12 au 26 Mai 2021)