Un collectif de binationaux franco-tunisiens, dans une tribune publiée dans Le Monde, estime que la Tunisie a grandement besoin d’une opération de solidarité internationale sans précédent.
Le Collectif rappelle que la Tunisie a fait face à plusieurs crises et menaces sécuritaires. La dernière, résultant de la pandémie de Covid-19, pourrait, selon lui, causer l’effondrement des acquis démocratiques « à tout moment ».
Ainsi, ce collectif estime que cette crise « a dévoilé les carences d’un Etat vulnérable et incapable de répondre aux besoins exprimés par ses citoyens ». Cette crise s’accentuait suite aux incohérences et contradictions de la communication officielle. De sorte que la population se retrouvait aux prises avec un sentiment « que la situation échappe à tout contrôle ». C’est encore ce qu’affirment les experts.
En outre, avec plus de 900 décès par million d’habitants suite au Coronavirus, la Tunisie enregistre l’un des plus lourds bilans humains. « C’est quasiment trois fois plus que l’Inde, selon les statistiques du Johns Hopkins Coronavirus Resource Center », insiste le collectif.
En plus de la situation sanitaire, la société tunisienne souffre de pénurie et d’inflation. Ceci a conduit à « un sentiment anxiogène et à la difficulté de se projeter dans un avenir plus incertain que jamais ».
Coopération et solidarité internationales
Par ailleurs, le collectif déclare que « la Tunisie ne dispose pas, en quantités suffisantes, des technologies sanitaires dont elle a besoin pour le dépistage, la prévention et le traitement de la Covid-19 ».
Il faut donc s’en remettre à la coopération et la solidarité internationales. Et ce, pour lutter contre cette urgence sanitaire; ainsi que ses conséquences politiques et sociales.
Alors, la Tunisie, selon le collectif, a besoin d’une aide proportionnelle à la gravité de la situation. En effet, « les pays riches ont leur part de responsabilité dans les difficultés auxquelles font face la Tunisie et les autres économies plus vulnérables », poursuit le collectif. Les auteurs ont même évoqué la proposition de mise en place d’un plan Marshall, tel que proposé par la Prix Nobel d’Economie Esther Duflo.
De plus, le collectif critique l’attitude de la communauté internationale. Il affirme que es actions entreprises jusque là sont insuffisantes. La communauté internationale, selon lui, « ne semble pas consciente de l’urgence et des implications géopolitiques des désordres internes en cours ».
Enfin, le collectif enjoint « tous ceux attachés à la Tunisie à rejoindre cet appel. Afin que l’expérience unique née de la révolution de 2011 ne soit pas engloutie par la tragédie humaine que représente la pandémie de Covid-19 ».
Notons que le collectif se compose de: Selma Ben Mustapha (médecin radiothérapeute-oncologue); Fatma Bouvet de la Maisonneuve (médecin psychiatre, écrivaine); Nadia Marzouki (politiste); Myriam Marzouki (metteuse en scène); Béligh Nabli (essayiste et cofondateur du site d’analyse Chronik.fr); et Sami Zegnani (sociologue).