Pour l’expert en connectivité Damien Bertrand, la Tunisie pourrait renforcer sa position numérique et sa connectivité à l’échelle nationale et internationale. Et ce, à travers le projet » African Digital Hub ». Ce projet vise à connecter l’Afrique au reste du monde. C’est ce qu’indiquent l’Institut Tunisien des Études Stratégiques (ITES) et Tunisian Smart Cities. Et ce, dans un communiqué conjoint publié, jeudi à Tunis.
En effet, la connectivité et la souveraineté numérique sont désormais des conditions essentielles pour le développement des nations. Les pays du sud de la Méditerranée font face aujourd’hui à un besoin accru de promotion de leur souveraineté numérique par l’hébergement de la data africaine sur le territoire africain. Ainsi a-t-il encore souligné. « African Digital Hub » est un projet ambitieux. Il va tirer profit du positionnement géographique et géo-numérique de la Tunisie pour créer un hub numérique mondial.
Par ailleurs, l’expert a précisé que la ville de Bizerte, constitue un site naturellement favorable pour faire atterrir des câbles sous-marins. Car elle est située le plus au Nord de l’Afrique avec une large ouverture sur la Méditerranée. Selon Damien Bertrand, la chance de la Tunisie, c’est sa position géographique et stratégique au cœur de la Méditerranée qui constituera une forte opportunité pour héberger un port numérique et permettre au pays de devenir l’un des hubs incontournables du réseau mondial internet.
Il y a aussi la géographie sous-marine qui fait que tous les câbles de la Méditerranée passent entre la Sicile et la Tunisie. Même au niveau des fonds sous-marins, la ville de Bizerte est naturellement favorable pour être un point d’atterrissage des câbles », poursuit-il. Et de préciser que rajouter des câbles pour satisfaire la demande croissante de connectivité coûtera relativement plus cher que de remplacer les câbles sous-marins existants, dont la durée de vie est estimée à 25 ans.
« Technologiquement, les câbles mis dans l’eau depuis 10 à 15 ans peuvent être dépassés parce que l’évolution est très rapide. Le remplacement des câbles existants est donc la solution la plus pertinente en termes de capacité et de coût. C’est le choix qui va impacter la prochaine génération en Tunisie », a-t-il affirmé.
La Tunisie a des atouts clairs et des opportunité à prendre
En effet, pour cet expert, « à l’échelle internationale, la Tunisie, à travers « African Digital Hub », devrait jouer un rôle de Gateway Nord de l’Afrique du Futur souveraine et autonome. Et Bizerte devrait être la première pierre de l’édifice ». « La Tunisie a des atouts clairs et des opportunité à prendre. Ce qu’il faut maintenant, c’est arrivé à décider vite , à avancer, à passer en mode projet et à être présent sur la carte numérique des câbles sous-marins de la Méditerranée ».
En effet, le marché des câbles sous-marin a le vent en poupe. Aujourd’hui, 450 à 500 câbles sont en service dans le monde entier. Soit 1 million 200 mille kilomètres de câbles posés au fond des mers. Et ce, pour interconnecter les continents et les pays du monde entier. Par ailleurs, il existe une grande diversité en taille et en capacité. Ces installations assurent des dizaines de millions de connexions simultanées. D’ailleurs, pratiquement, 99% des flux intercontinentaux passent par les câbles sous-marins. En termes de capacité et de coût, les réseaux sous-marins offrent la solution la plus pertinente pour pouvoir se connecter. Ils constituent la colonne vertébrale de la connectivité internationale.
Avec TAP