L’Association tunisienne du pétrole et du gaz (ATPG) vient de publier un nouveau rapport sur « La gouvernance du secteur des hydrocarbures ». Le rapport est réalisé par Mustapha El Haddad en collaboration avec la Konrad Adenauer Stiftung.
Le principal objectif de ce rapport consiste à proposer aux parties concernées les éléments permettant de renforcer la « bonne gestion » d’un secteur réputé stratégique. L’une de principales conclusions de ce rapport est la forte détérioration de la sécurité énergétique en Tunisie.
En effet, malgré les réformes introduites depuis 2011, la sécurité énergétique et l’attractivité du secteur des hydrocarbures se sont fortement dégradées. Cette situation a eu de graves répercussions sur les équilibres financiers du patys.
Selon ce rapport, la production d’hydrocarbures a régressé de moitié. Et ce, après avoir augmentée de 25% entre 2000 et 2010. En effet, les disponibilités d’hydrocarbures ont régressé de moitié après avoir augmenté de 14% entre 2000 et 2010.
En Tunisie, le déficit énergétique a décuplé. Il a atteint un niveau record de 5,8 Mtep.
Le taux de dépendance énergétique atteint lui aussi un niveau record de 65%. Et ce, après avoir été maintenu à moins de 16% au cours de la décennie 2000 à 2010.
L’effort d’exploration- en termes de nombre de permis de recherche, de forages d’exploration et d’investissements- est réduit de moitié durant la période 2010 à 2019 en comparaison avec la décennie précédente.
« La sécurité énergétique et l’attractivité du secteur des hydrocarbures se sont fortement dégradées »
L’impact de la détérioration du bilan énergétique sur le déficit de la balance du commerce extérieur a atteint 40% après avoir été maintenu à environ 6% au cours de la décennie précédente.
En 2015, la valeur ajoutée du secteur est de trois milliards de dinars, soit une régression de 14% par rapport à 2010. Et ce, après avoir enregistrée une forte augmentation au cours de la décennie 2000 à 2010.
L’auteur du rapport a, en outre, tenu à rappeler que l’effort d’exploration est en baisse. Et ce, par rapport aux décennies précédentes.
L’impôt direct pétrolier et les recettes non fiscales de l’Etat provenant des activités de production et de transport des hydrocarbures ont également régressé.
« Alors que, d’année en année, la situation se dégrade dangereusement. Les mesures prises par les gouvernements successifs n’ont pas permis de mettre un terme à l’effondrement du secteur. En effet, cette dégradation est d’autant plus inquiétante que des compétences, jeunes et moins jeunes, désertent le secteur », souligne le rapport dans sa quatrième conclusion.
E.M