L’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) a appelé, vendredi, le ministère public près le Tribunal de première instance Tunis 2 à accélérer l’instruction judiciaire. Et ce, à l’encontre des policiers « impliqués dans de graves dépassements contre un jeune du quartier de Sidi Hassine Sijoumi ».
L’AMT appelle également, dans un communiqué, tous les membres de l’autorité judiciaire. Et ce, « en tant que protecteurs des droits et des libertés » à assumer leur rôle dans les affaires de torture et de morts suspectes « afin de mettre fin aux bavures et à l’impunité ».
À la suite de la publication sur les réseaux sociaux de la vidéo « choquante et humiliante » de l’agression, le bureau exécutif de l’AMT a pris contact avec le parquet pour prendre connaissance des circonstances de l’incident, précise-t-on de même source.
L’association des magistrats dénonce fermement « les violences graves qui ont atteint l’intégrité physique et morale ainsi que la dignité de la victime, et qui rappellent les pratiques immondes des régimes dictatoriaux ».
Elle condamne « l’usage excessif et inacceptable de la force » pour réprimer les protestations qui ont suivi la mort suspecte d’un autre habitant du quartier au poste de police, « au lieu d’ouvrir une enquête administrative sérieuse et de chercher à apaiser les tensions et rétablir le calme ».
L’AMT appelle le Chef du gouvernement à assumer ses responsabilités. Et ce, face à la recrudescence des violences et des dérives policières. Elle pointe du doigt l’absence de réformes profondes de l’institution sécuritaire après la Révolution.
L’association met en garde contre les dangers de l’impunité. Elle exhorte, la société civile à se dresser contre ces graves dépassements par tous les moyens légaux possibles.
Avec TAP