A l’occasion du panel « Compétitivité 4.0 face aux changements climatiques », la directrice exécutive du département AI solutions leader, EY EMEIA, Selma Turki, affirme que d’ici cinq ans, la plupart des industries s’appuieront sur les technologies automatisées adaptant un système cognitif ou de reconnaissance vocale.
Selma Turki rappelle ainsi que le gouvernement américain, en 2020, dépensait 4,5 milliards de dollars dans le secteur de l’intelligence artificielle. Pour ce qui est de la période 2012-2018, les USA dépensaient 20 fois plus que l’Europe dans ce secteur.
Selma Turki fait donc remarquer que cet écart s’est creusé, malgré la mise en place par l’UE de fonds au profit de ses membres. Et ce, pour le renforcement et la mise en place de stratégies et de processus relatifs à l’intelligence artificielle.
Par ailleurs, la Chine représente, également, un acteur majeur dans le secteur de l’intelligence artificielle. A ce sujet, Selma Turki relève que la Chine détient 38% des investissements dans le monde en matière d’intelligence artificielle. « L’Europe quant à elle ne représente que 8% », poursuivit-elle.
« Les GAFA, de leur côté, absorbent 72% des diplômés phd », précise encore Selma Turki. A cet égard, les GAFA retiennent les cerveaux dans le secteur privé.
Seul neuf pays dans le monde sont près pour l’Intelligence artificielle
Ces géants de la technologie expriment directement leur intérêt par rapport aux nouveaux algorithmes, applications et solutions digitales. Ceci leur permet d’améliorer, en continu, leurs processus et leurs fonctionnements.
Or en Europe, l’approche intelligence artificielle reste théorique. Certes, il y a plus de chercheur, presque le double qu’aux USA. Mais l’approche vise majoritairement l’aspect théorique de l’intelligence artificielle », explique Selma Turki.
Elle a, aussi, cité l’étude de McKenzie qui estime que seul neuf pays dans le monde sont près pour l’intelligence artificielle (Estonie, Irlande, pays nordiques…).
Pour ce qui est de la Tunisie, Selma Turki note que l’UNESCO a classé le pays en tête du peloton en ce qui concerne le nombre de diplômés dans les STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques). Avec 25 000 ingénieurs et mathématiciens par année. Or, ces diplômés profitent à d’autres régimes puisqu’ils sont recrutés à l’étranger.
Enfin, Selma Turki a expliqué que le Startup Act a permis d’accroître le nombre de startup qui atteint 500 structures. « EY a choisi de s’engager dans ce processus en aidant dans la création et l’accompagnement des startup tunisiennes », conclut-elle.