L’Autorité palestinienne vient de renvoyer 90 000 doses sur 1,4 million de doses de vaccins Pfizer contre le coronavirus à Israël. Et ce, à cause de la date de péremption.
Perfide, discriminatoire et immoral. L’Etat hébreux se targue d’avoir protégé sa population en vaccinant plus de 5,1 millions de personnes et quelque 100 000 travailleurs palestiniens employés sur son territoire; et ce, dans les colonies et à Jérusalem-Est annexée. Pourtant, il n’a pas trouvé mieux que de vouloir « fourguer » des vaccins en passe s’être périmés au Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Dont seules 260 000 personnes ont bénéficié à ce jour des deux doses de vaccins.
Deux poids, deux mesures
Selon le prestigieux Washington Post, alors que la population israélienne est revenue quasiment à une vie normale avec ouverture des restaurants, des bars et même des discothèques; cinq millions de Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza rencontrent des difficultés à se faire vacciner. Notamment après l’escalade de violences dans la bande de Gaza. Et ce, faute de trouver de nouveaux centres de vaccination. Puisque les anciens ont été détruits par les bombardements israéliens.
Sans scrupule
Sous la pression de l’ONU, des activistes Palestiniens et des associations de droits de l’Homme qui criaient leur indignation face à l’attitude ignoble du gouvernement israélien vis-à-vis des populations palestiniennes sous leur contrôle, le nouveau premier ministre Naftali Bennett, sans scrupule, s’apprêtait à transférer à l’Autorité palestinienne plus de 1,4 million de doses de vaccins Pfizer contre le coronavirus. Des doses en passe d’être périmées.
Mais, c’était un marché de dupes. Alors, après examen, l’Autorité Palestinienne a décidé d’annuler l’accord sur les vaccins Pfizer. Ainsi, « après l’examen par les équipes techniques du ministère de la Santé du premier lot de vaccins Pfizer reçu ce soir d’Israël, il a été découvert qu’il n’était pas conforme aux caractéristiques prévues par l’accord ». C’est ce que déclarait le porte-parole du gouvernement de Mahmoud Abbas, Ibrahim Melhem.
En effet, les Palestiniens ont renvoyé 90 000 doses à Israël à cause de la date de péremption. Provoquant de ce fait des rumeurs sur la toile. Tel-Aviv est soupçonné de vouloir « empoisonner » les Palestiniens avec des vaccins périmés.
« A leurs yeux, les Palestiniens ne sont pas des êtres humains »
D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, les internautes ont dénoncé une tentative d’échange « inhumaine » et « raciste ». « Qu’y a-t-il de plus cynique et de plus tordu que de donner aux gens que vous opprimez et occupez, des vaccins presque périmés? Afin de pouvoir récupérer leurs nouveaux vaccins plus tard dans l’année ». C’est ainsi que s’est indigné Salem Barahmeh, directeur exécutif du Palestine Institute for Public Diplomacy.
« Les Palestiniens réclamaient des vaccins depuis des mois, mais Israël nous prend pour une décharge. A leurs yeux, nous ne sommes pas des êtres humains», a-t-il poursuivi.
A noter que l’Etat hébreu, puissance occupante persiste à ignorer la quatrième convention de Genève l’obligeant à garantir l’accès aux soins à tous sur les territoires occupés. Cyniquement, le nouveau gouvernement de Naftali Bennett invoque les accords d’Oslo. Et ce, afin de rejeter la responsabilité de la vaccination sur le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. Or, celle-ci reste suspendue au bon vouloir du programme Covax. Et elle reste également tributaire de l’aide de la Chine et de la Russie.