L’ancien ministre des Finances, Nizar Yaïche, participait jeudi à la conférence internationale « Financing Investment & Trade in Africa » (FITA 2021). Elle se tient les 24, 25 et 26 juin, à Tunis.
Nizar Yaïche a présenté des pistes de réflexion pour développer les économies africaines. Il a, à cette occasion, lancé un appel à la communauté internationale. Laquelle a un « rôle primordial pour changer la donne en Afrique ».
Nizar Yaïche prône aussi un changement de mécanisme de financement des économies et des budgets des Etats africains; notamment en matière d’innovation des produits financiers.
« Il faut aligner les ambitions et les solutions d’investissement. Si on ne change pas de paradigme, le coût du report et de la non-décision pour l’Afrique seront nettement au-dessus de ce qu’on pourrait payer aujourd’hui pour résoudre les problèmes ». Ainsi alerte Nizar Yaïche.
Et d’ajouter que la communauté internationale ne peut être tenue pour responsable que si les Africains eux-mêmes élaborent aussi un plan crédible de réformes structurelles de leurs économies et de leurs finances publiques.
Pour l’ancien ministre, les enjeux et les défis sont énormes. Les produits financiers doivent s’adapter à la réalité du continent.
Le potentiel est en Afrique
Optimiste, l’ancien ministre a souligné que l’Afrique a un énorme potentiel. Il faut innover compte tenu des spécificités du continent africain. Il ne faut pas appliquer des modèles standards. Dans ce sens, Nizar Yaïche constate aussi une énorme différence entre la rentabilité et la concentration des coûts et des risques.
Au final, l’ancien ministre des Finances n’a pas manqué de rappeler qu’il y a eu, durant la dernière décennie, une quasi dominance financière par rapport à une réalité économique et de croissance réelle. Ce qui pourrait donner un mauvais résultat. Que faire? « Il faut que les produits financiers s’accompagnent d’une réalité de création économique », a-t-il conclu dans son intervention.
Enfin, soulignons que FITA 2021 est l’occasion de mettre en relation les entreprises tunisiennes avec les bailleurs de fonds panafricains et internationaux pour se financer et accélérer leur croissance sur le continent. Notons que les mécanismes de financement en Afrique seront mis aussi en avant lors de cette conférence.