La pandémie et le confinement ont poussé les managers à expérimenter de nouvelles pratiques managériales et organisationnelles. La crise a revalorisé le rôle de la proximité et engagé les organisations à une plus grande équité et humanisation de la gestion. Tout en remettant à jour le concept de servant leadership apparu dans les années 1990. Un leadership induisant des performances supérieures, tant au niveau des équipes que de l’entreprise dans son ensemble. Aujourd’hui, cette forme de leadership parait plus efficace pour sortir des crises et construire la résilience des organisations.
Interview d’Homéric de Sarthe, président de Pitchboy, CEO de Pitchhoy, leader de la formation immersive.
Pouvez-vous nous présenter la solution Pitchboy?
Pitchboy est une solution créée en 2019. C’est un simulateur de conversation immersif se basant sur la reconnaissance vocale et l’intelligence artificielle. Il est capable de comprendre et d’analyser en temps réel la voix de l’apprenant afin de créer des mises en situation professionnelles réalistes. La solution créé ainsi un environnement bienveillant pour l’entraînement. Nous sommes aujourd’hui 13 collaborateurs et la société est basée à Paris.
Le secteur du digital et de l’IA évolue très vite. Comment faites-vous pour rester dans la course à l’innovation?
Cette technologie est encore très récente et il est complexe pour nous de trouver et de garder les talents qui maîtrisent les dernières technologies de l’AI et de la VR.
Mais notre proximité et l’écoute des feedbacks des clients nous permettent d’être agiles et efficaces dans le développement de la solution. Notre priorité est de pérenniser cette relation client. Car nos clients constituent la clé de succès de notre entreprise.
En 2020, il y a eu la crise sanitaire de la Covid-19, quel bilan peut on dresser justement, à ce stade?
Pendant la première phase de confinement, les entreprises ont acheté énormément de formations sur étagère craignant l’ennui de leurs collaborateurs. Or, les collaborateurs n’ont jamais autant travaillé qu’à l’occasion du télétravail généralisé.
Pendant le troisième confinement, les entreprises ont privilégié une stratégie de formation de long terme et plus pragmatique. Puisque les responsables ont demandé à leurs collaborateurs les compétences dont ils ont besoin. La relation managériale a complètement changé. Ainsi, le leadership à distance est né. Ce dernier est plus flexible et plus empathique.
Le philosophe Emmanuel Javelin invite les managers à faire preuve de gentillesse. D’après vous, dans le monde professionnel, la gentillesse est-elle une faiblesse?
Non, les leaders serviteurs ne sont pas plus faibles que les autres. Bien au contraire. Un manager doit avoir pour vocation de développer les compétences de ses collaborateurs, tout en gardant à l’esprit sa vision et ses objectifs.
Un leader servant est bienveillant et fait preuve d’écoute et empathie avec ses collaborateurs confrontés à des difficultés personnelles ou professionnelles. C’est ainsi qu’il obtient leur respect et leur motivation et crée un environnement de travail agréable.
Justement, comment mettre en place un terrain de travail agréable? Quelle est votre botte secrète?
Voici les points essentiels: communiquer pour libérer la parole des collaborateurs, les inspirer et les encourager. Leurs échecs sont aussi enrichissants que leurs succès.
De plus, il faut être humble et faire preuve de disponibilité et d’intégrité. D’ailleurs, l’humilité c’est le fait d’accepter de ne pas tout savoir et de faire confiance.
Quels sont les défis à relever aujourd’hui après la pandémie?
S’adapter. S’adapter et s’adapter. Une startup doit être le symbole même de l’agilité. En effet, ces dernières ont un superbe rôle à jouer pour la sortie de crise. Les start-up apportent l’innovation et l’efficacité dont ont besoin les d’entreprises traditionnelles.
Quelle est la citation qui vous inspire le plus ?
La citation de Confucius: « J’entends et j’oublie. Je vois et je me souviens. Je fais et je comprends ».