L’universitaire Moez Labidi était aujourd’hui l’invité d’Express FM. Il a évoqué la conjoncture économique et les principaux défis auxquels fait face la Tunisie.
Interpellé sur les négociations entre les équipes du FMI et la Tunisie, Moez Labidi souligne que « le FMI semble avoir un doute quant à la capacité du gouvernement tunisien à réaliser les réformes nécessaires. Il rappelle, dans ce sens, que deux programmes avec le FMI sont inachevés! »
Et d’ajouter que les discussions avec le FMI pourraient reprendre après la nomination d’un chef du gouvernement. Toutefois, « il semble que le dossier économique ne soit pas la première priorité pour le pays! C’est ce que confirme le retard pris dans la nomination d’un chef du gouvernement », regrette Moez Labidi.
« Peut-on aujourd’hui mettre en place des réformes dont certaines sont douloureuses pour un avenir meilleur à travers la maîtrise des dépenses et l’augmentation des investissements au titre du développement ?« , s’interroge M. Labidi
Alléger le niveau d’endettement
L’universitaire a, en outre, souligné que pour le FMI, la situation de la Tunisie est très délicate. Le plus important est la soutenabilité de la dette. Il a, dans ce contexte, rappelé que les autres bailleurs de fonds accordent une haute importance à un accord avec le FMI. La structuration de la dette pourrait être une voie pour alléger le niveau d’endettement.
Puis, M. Labidi s’exprimait sur l’allocation de droits de tirage spéciaux (DTS) d’environ 775 millions de dollars qui correspond à la quote-part de la Tunisie. Il considère que ce montant vient à point nommé. Et ce, pour faire face aux contraintes financières et à l’essoufflement des ressources de financement. Mais il faut des réformes qui génèrent des revenus pour le pays.
En effet, notons que les DTS sont distribués aux pays au prorata de leurs quotes-parts relatives au FMI. Cela signifie qu’environ 275 milliards de dollars sont destinés aux pays émergents et aux pays en développement, dont 21 milliards pour les pays à faible revenu. Ce qui représente jusqu’à 6% de leur PIB pour certains d’entre eux.