Les déficits hydriques sont à l’origine d’une hausse de 10 % des flux migratoires à l’échelle de la planète qui compte actuellement, plus d’un milliard de migrants. Affirme un rapport de la Banque Mondiale (BM).
Intitulé « Flux et reflux », ce rapport fait savoir qu’en devenant toujours plus aléatoires, les précipitations obligent les habitants à partir en quête d’une vie meilleure, le changement climatique accélère les flux migratoires liés à l’eau. 17 pays dans le monde (abritant 25 % de la population mondiale) connaissent déjà un stress hydrique extrême. En fait plus de 85 % des personnes victimes de la variabilité de la pluviométrie vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, a-t-on expliqué.
L’eau au cœur des conflits
Dans les zones en proie à des conflits, comme la région MENA, la situation est rendue encore plus complexe par deux facteurs supplémentaires à savoir le conflit à proprement parler et le chômage. Pour, les pays de la région qui enregistrent le plus fort stress hydrique au monde, l’eau est plus souvent une victime du conflit qu’un motif de départ.
Les infrastructures hydrauliques sont fréquemment ciblées pendant un conflit, privant des centaines de milliers de personnes d’accès à cette ressource vitale. A indiqué la même source. Cependant, les conflits ne sont pas nécessairement, une conséquence directe des risques liés à l’eau.
De fait, historiquement, les pénuries d’eau ont davantage incité à la coopération qu’au conflit. D’ailleurs, sur 975 événements en lien avec des bassins fluviaux internationaux recensés dans la région MENA entre 1948 et 2008, 56 % ont fait l’objet de coopération. 37 % ont suscité un conflit et 8 % se sont révélés neutres.
Compte tenu du nombre de conflits armés dans la région au cours de cette période, le fait que les questions liées à l’eau aient majoritairement, débouché sur des accords de coopération est remarquable, selon le rapport. Face à l’intensification des effets du changement climatique, cette stratégie de coopération doit être préservée et renforcée, sachant que les chocs liés au climat accentuent inéluctablement les fragilités et les tensions autour des ressources hydriques. A recommandé la BM.
À l’échelle de la planète, le phénomène migratoire est particulièrement ressenti dans les villes, qui abritent désormais 55 % de la population mondiale. Alors que le changement climatique et l’afflux de nouveaux habitants exercent une pression croissante sur les infrastructures hydrauliques existantes, souvent inopérantes, de nombreuses villes risquent d’atteindre le « jour zéro », avec des robinets à sec. Les politiques et les infrastructures nécessaires pour renforcer la résilience hydrique reviennent cher. Mais c’est sans commune mesure avec le coût d’une sécheresse. Ce qui peut amputer jusqu’à 12 % de croissance économique dans une ville.
Investir dans l’eau est rentable
Une panoplie complémentaire de politiques pourrait transformer les crises liées à l’eau en autant d’opportunités. Les décideurs, en particulier dans les zones en conflit comme la région MENA, devront procéder à des arbitrages. Et ce entre des mesures à court terme et non coordonnées. L’objectif étant de faire face aux besoins immédiats en eau et des mesures à long terme indispensables. Et ce pour s’atteler aux problèmes d’eau structurels. Le rapport recommande de renforcer d’urgence la résilience hydrique dans les villes comme dans les zones rurales.
Les investissements centrés sur l’individu peuvent contribuer à la protection des personnes contre des chocs hydriques graves. Il s’agit des filets financiers, actifs transférables et logements sûrs pour les migrants pauvres
Les villes peuvent également, se doter de meilleures pratiques en matière d’eau et ce en : -Réduisant la demande;
-Recyclant les eaux usées;
-Collectant les eaux de pluie;
-Et en réaménageant des zones urbaines. A préconisé la même source.
La BM cite à titre d’exemple :
-Les techniques agricoles climato-intelligentes;
-L’irrigation pilotée par les agriculteurs et les infrastructures vertes qui permettant de se prémunir contre la variabilité des précipitations et les pénuries d’eau.
Avec TAP