La crise sanitaire Covid-19 était une épreuve inédite pour les entreprises et l’investissement. En effet, la crise de la Covid-19, l’incertitude et l’instabilité ont mis en berne l’investissement.
La Tunisie était l’un des pays les plus impactés par le coronavirus en Afrique. Le taux de positivité et des décès a atteint, en 2021, des records historiques. La lenteur enregistré dans le rythme de vaccination de la population, le confinement, la fermeture des frontières et l’interdiction des déplacements ont nettement impactés les entreprises, la production et l’investissement.
En Tunisie, l’investissement, un moteur des moteurs de la relance et de croissance économique ne démarre pas. Les indicateurs disponibles à ce stade montrent que l’investissement continue à se situer suivant un faible palier, risquant de compromettre les opportunités de l’après-crise.
Ainsi, en valeur, les investissements déclarés (+15MD) ont baissé au mois de juillet 2021 de 53%; et ce par rapport à juillet 2020 et de -16% par rapport à juillet 2019.
Selon les chiffres de l’APII, dans le secteur industriel, le mois de juillet 2021 a connu des diminutions respectives de 29.4% au niveau des projets à réaliser et de 38.6% au niveau des investissements déclarés.
Durant les sept premiers mois 2021, l’investissement déclaré dans le secteur industriel a atteint le montant de 1509.3 MD. Et ce, contre 1766.7 MD lors des sept premiers mois 2020, enregistrant ainsi une baisse de 14.6%.
Dans le secteur des services, le mois de juillet 2021 a connu des diminutions respectives de 7% au niveau du nombre des projets à réaliser et 78% au niveau des investissements déclarés. Et ce, par rapport au mois de juin 2021.
Comment rassurer les opérateurs et les marchés?
En juillet 2021, malgré l’augmentation des achats des biens d’équipement, les importations ont régressé de 10,6% en juillet 2021 pour s’établir à un niveau de 5066,4MD. Elles ont enregistré ainsi la plus forte baisse en pourcentage depuis avril 2020.
Notons que cette baisse résulte de la contraction des importations des produits énergétique (-44,4%); ainsi que le repli des approvisionnements en matières première et demi-produits de -14,5%, composantes importantes de l’investissement.
Le flux des investissements internationaux en Tunisie, un autre indicateur important sur la perception du climat d’investissement, a enregistré de son côté une baisse de l’ordre de 7,4% au mois de juin 2021; et ce, par rapport à juin 2020.
Notons aussi que l’évolution de la formation brute de capital fixe (FBCF), en pourcentage du PIB qui mesure l’investissement en capital fixe des différents agents économiques résidents, est en baisse depuis 2019.
La campagne, menée depuis le 25 juillet, contre la corruption pourra-t-elle rétablir la confiance des investisseurs nationaux et internationaux? A même de favoriser l’émergence de nouvelles opportunités d’investissement et d’emploi pour une croissance durable et inclusive. Cette campagne favorisera-t-elle un effet de panique pouvant l’économie tunisienne? Sinon, comment rassurer les opérateurs et les marchés? Les investisseurs ont-ils changé de destination vers d’autres secteurs prioritaires d’investissement?
Tout dépendra certes de l’évolution de la situation politique dans le pays.