Il semble que le président de la République Kaïs Saïed se trouve entre l’enclume de ses détracteurs et le marteau de ses défenseurs et partisans. Chacune de ces parties a sa propre vision et ses propres revendications.
Voici que le mouvement du 25 juillet, qui est un groupe constitué de plusieurs coordinations dans les régions, estime que le président n’a pas réalisé les objectifs des mesures exceptionnelles après plus de 50 jours de leur proclamation. « Nous tenons responsable le président de la République de ne pas transférer devant la justice les symboles du régime de l’avant-25 juillet 2021 », lit-on dans une annonce publiée par le mouvement, suite à la libération du député gelé Seifeddine Makhlouf.
D’ailleurs, le mouvement du 25 juillet a convoqué les présidents de ces coordinations à une réunion urgente sur Messenger. Sur sa page officielle du réseau social Facebook, on peut voir des commentaires reflétant le mécontentement des partisans comme « vous nous avez déçus, monsieur le président ». Ainsi, il semble que Kaïs Saïed ne se trouve pas dans une bonne posture devant ses partisans et ceux/celles qui le soutiennent. Le nombre des participants ne dépasse pas 200 personnes.
De l’autre côté, les détracteurs de Kaïs Saïed et de ses mesures exceptionnelles ne manquent pas de faire entendre leur voix. A l’heure de l’écriture de ces lignes, une manifestation hostile aux mesures exceptionnelles et au « coup d’Etat perpétré par Kaïs Saïed » se tient devant le Théâtre municipal de Tunis.
Les manifestants ne manquent pas de scander des slogans hostiles au coup d’Etat et à Kaïs Saïed. Les manifestants accusent le président de la République d’être un » larbin des Français ». D’après les vidéos disponibles sur les réseaux sociaux, la moyenne d’âge des participants à la manifestation dépasse la cinquantaine, ce qui pose la question quant à l’absence des jeunes. Notons également qu’aucun parti politique n’a annoncé sa participation et son soutien à la manifestation, même ceux les plus critiques de Kaïs Saïed comme le Parti des travailleurs.
Paradoxe : les manifestants parlent de coup d’Etat et de dictature alors qu’ils s’expriment librement et scandent des slogans hostiles au président. Et à cela s’ajoute le fait que les forces de l’ordre protègent leur manifestation.