La députée gelée Samia Abbou a indiqué que les dispositions transitoires annoncées par le président de la République sont provisoires. « Elles ne seront plus en vigueur quand le danger imminent cesse », précise-t-elle.
Invitée sur le plateau de Radio Jeunes, Samia Abbou a affirmé que la Constitution donne le droit au président d’annoncer de nouvelles dispositions transitoires en cas de danger. Cependant, elle affirme que si les dispositions transitoires continuent malgré la fin du danger, il s’agit dans ce cas d’une déviation. « Si Kaïs Saïed adopte ce chemin, ça va être l’échec pour lui », martèle-t-elle.
Elle a indiqué que le président instrumentalise la colère de la classe défavorisée et des marginaux. S’adressant à Kaïs Saïed, elle lance : « Qu’as-tu fait depuis le 25 juillet aux partis politiques qui ont démantelé l’Etat ? ». Par ailleurs, Samia Abbou indique qu’elle souhaite que le président de la République réussisse « car il peut toujours sauver la Tunisie et les générations futures ».
Dans le même sillage, Samia Abbou rappelle que Kaïs Saïed détient tous les pouvoirs actuellement et tous les rapports qui incriminent le mouvement Ennadha et d’autres partis politiques (rapports de la Cour des comptes, de la HAICA et du ministère de la Justice). Et de s’interroger : « Pourquoi Rached Ghannouchi et ses fils ne sont pas en résidence surveillée ? ».
Tout en soulignant l’importance du secteur de la magistrature, Samia Abbou reconnaît l’existence d’un lobby au sein de ce secteur. Dans ce contexte, elle affirme que le président, dans le cadre des mesures exceptionnelles, aurait pu ordonner le retour des magistrats en charge des dossiers de corruption politique au travail pendant les mois de juillet et d’août pour trancher sur plusieurs dossiers. « Si le président de la République a adopté après le 25 juillet cette approche, la situation aurait pu être meilleure », regrette-t-elle. Pour elle, le président n’a pas à classer les gens en traîtres ou en patriotes.