Peut-on parler d’un séisme politique au sein d’Ennahdha depuis la démission collective de 113 dirigeants de ce parti? Beaucoup d’interrogations portent sur la possibilité d’une manœuvre politique, ou tout simplement, il s’agirait de la fin de l’islam politique.
Mehdi Ghazzai, analyste politique, souligne, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, que cette démission collective n’est autre qu’une manoeuvre politique. Il rappelle que bien avant le 25 juillet, Ennahdha avait créé un satellite à droite avec la coalition El Karama et Qalb Tounes. Ce qui fait que cette coalition a conduit à un échec de la ceinture politique du gouvernement Mechichi.
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, je pense qu’il y a une nouvelle coalition qui est en train de se créer. A savoir un nouveau satellite de gauche, pour le mouvement Ennahdha. Ce qui signifie que ce satellite de gauche sera conduit par Abdellatif El Mekki qui, à mon avis, serait le seul capable de faire alliance avec les autres partis politiques (le Courant Démocrate, le Front populaire). Et dans l’unique but de faire front contre le président de la République Kaïs Saïed. Pour la simple raison que ces partis ne feront jamais alliance avec Rached Ghannouchi. Cela dit, la question déterminante est de savoir si ce qui se passe engendrera ou pas une défection d’Ennahdha. Ma réponse est non, je ne le pense pas ».
Pour conclure, la question qui se pose maintenant est de savoir s’il y a une nouvelle reconstruction entre l’islam politique et la gauche tunisienne. Car tout porte à croire que l’histoire se répète puisque, à un certain moment, les deux parties se sont réunies pour s’opposer au régime de Ben Ali, mais aussi les quelques jours ayant suivi le 14 janvier, lors de Kasbah 1 et 2 afin d’imposer une nouvelle Constitution et de nouvelles élections…
En effet, toutes les hypothèses sont bonnes à prendre si on veut analyser la situation actuelle. Et comme on dit, attendons voir ce que nous réserve ce paysage politique dans les prochains jours…