Plus de huit mille Tunisiens sont descendus à l’avenue Habib Bourguiba apportant leur soutien au président de la République Kaïs Saïed. Ainsi, la manifestation d’hier a prouvé qu’une partie des Tunisiens a fait clairement son choix. A savoir son refus de la présence d’Ennahdha dans le paysage politique. Tout en réclamant la dissolution du Parlement.
Alors, la majorité des Tunisiens a-t-elle dit son dernier mot? Elyes Kasri, ancien ambassadeur de Tunisie en Allemagne, au Japon en Inde et en Corée et commentateur-analyste politique, apporte des précisions. Il estime que la majorité du peuple tunisien a exprimé, on ne peut plus clairement, son rejet d’Ennahdha et de ses satellites. Et surtout de la Constitution de 2014 écrite pour faire perdurer la mainmise sur la Tunisie de la coalition de l’islam politique et des milieux rentiers et corrompus. Tout en soulignant l’importance selon ses dires, de forger un consensus sur un modèle socio-économique de la Tunisie de 2050.
Il ajoute: « Pour bâtir, il faut dépasser le stade de l’opposition (à Ennahdha, au régime parlementaire, à la corruption etc…) et travailler sur une vision partagée de notre avenir commun. »
De ce fait, il poursuit dans ce contexte: « Durant toute la décennie perdue en Tunisie, on n’a parlé que de politique en reportant aux calendes grecques le débat et les choix économiques. Le temps est venu de trancher sur un modèle économique et le genre de société dans laquelle nous voulons vivre. »
Aujourd’hui, les attentes des Tunisiens sont importantes. Car l’urgence est économique et sociale. Alors le gouvernement Bouden sera-t-il en mesure de poser les jalons d’un consensus national sur la Tunisie de demain? Attendons voir les prochains jours ce qui se passera.
En somme, donner de l’espoir aux Tunisiens est-il encore possible? En réalité, tout est possible. A condition que le citoyen devienne un citoyen responsable, capable d’accepter l’autre.