« Les besoins nets, aujourd’hui, pour que l’Etat boucle le budget de l’année 2021, s’élèvent à trois milliards de dinars. La mobilisation de ce montant doit se faire soit en recourant à un financement direct à travers la Banque centrale de Tunisie (BCT). Soit via le mécanisme de coopération bilatérale pour s’assurer un appui budgétaire ». C’est ce qu’indique mercredi, l’expert-comptable, Anis Wahabi.
Anis Wahabi intervenait dans le cadre d’un webinaire sur le thème « Le projet de la loi de finances 2022: la situation actuelle et les défis ». Ainsi, la visite effectuée récemment par la cheffe du Gouvernement, en Arabie saoudite prouve que l’Etat opte pour la deuxième alternative, estime-t-il. Les marges de manœuvre sont très limitées pour l’Etat aujourd’hui, précise-t-il.
« Il faut prendre des mesures audacieuses, lancer des réformes réelles et mettre en place des solutions intelligentes qui sont en mesure d’alléger le fardeau des dépenses de l’Etat, dont l’orientation de la compensation uniquement vers les personnes qui en ont besoin, la libération d’un nombre de secteurs d’activités et aussi la réduction des emplois fictifs », considère-t-il.
LF 2022: non aux mesures fiscales selon Anis Wahabi
Par ailleurs, il affirme que la nouvelle Loi de Finances 2022, ne doit pas comporter de mesures fiscales. Mais plutôt des mesures visant l’amélioration du climat des affaires. Et ce, surtout en: réduisant les procédures administratives et la bureaucratie; luttant contre la corruption; améliorant la logistique; et résolvant les problèmes douaniers.
Fixer les priorités du pays
De son côté, l’économiste, Kamel Ghazouani considère qu’il est indispensable aujourd’hui de fixer les priorités du pays, avant l’élaboration de la Loi de Finances 2022, notamment les moyens à mobiliser pour créer de la richesse et assurer une croissance réelle, pour préserver l’équilibre social, et assurer le droit des générations futures à l’éducation, à la santé et à un environnement durable.
Des hypothèses réalistes pour la LF 2022
Il a en outre, souligné l’impératif de fonder la LF 2022 sur des hypothèses réelles et prévoir un taux de croissance réalisable, pour éviter le même scénario qui se répète chaque année. L’économiste a mis l’accent, également, sur la nécessité de faire face à la corruption, à travers la digitalisation et le decashing. « L’unique moyen de lutter contre ce fléau qui ne cesse de se propager est de limiter au maximum les contacts directs entre les personnes et d’éviter les transactions en espèces », a-t-il expliqué.
A noter que ce webinaire était organisé à l’initiative de l’Institut Arabe des Chefs d’entreprises (IACE). Et ce, en partenariat avec l’Union des petites et moyennes entreprises, dans le cadre d’une série de webinaires intitulée « 90 min ».
Avec TAP