Quel est l’état de la situation sanitaire en Tunisie? Et peut-on prédire une nouvelle vague qui pointerait à l’horizon des mois de décembre et janvier? Autant de questions qui nécessitent des réponses.
Souhail Alouini, ancien président de la Commission de la Santé à l’ARP, dresse un état des lieux de la situation sanitaire. En déclarant que le risque d’avoir de nouveaux variants n’est pas exclu. Cela dit, le sous-variant Delta reste le plus actif dans certains pays européens.
Et de poursuivre: « Par ailleurs, pour le cas de la Tunisie, nous avons toujours le variant Delta qui est dominant. Alors parler de nouvelle vague est prématurée. Mais cela n’empêche qu’il faut atteindre l’immunité collective à 80%; tandis que nous approchons presque des 50% de vaccination complète. Ce qui veut dire entre autres que notre situation actuelle est stable. La prudence s’impose donc en encourageant les réfractaires à se faire vacciner. De même que le maintien des mesures barrières est nécessaire. Elles sont d’ailleurs aussi protectrices pour les infections respiratoires. »
Avant d’ajouter: « A mon sens, il faut convaincre les personnes réticentes de se faire vacciner. Et ce, en allant vers eux via les hôpitaux mobiles. Tout en bien évidemment continuant de porter le masque, avec l’application des mesures barrières. »
Aujourd’hui, une chose est sûre, le Coronavirus Sars 2 est toujours en circulation dans le monde. Avec toujours cette possibilité de voir émerger un nouveau variant.
De plus, selon Moncef Belhaj Yahya, médecin et membre Association Tunisienne de Défense du Droit à la Santé, la vaccination complète des 40 ans et plus a fait d’importants progrès. En effet, elle atteint désormais 63,65% de cette tranche d’âge. Cependant, à la date du 7/11/2021, il reste 1 million 133 977 personnes non vaccinées et 550 095 insuffisamment vaccinées.
Aujourd’hui, la vaccination avance, mais à un rythme insuffisant pour assurer une bonne protection. Or, avec la nouvelle vague qui commence en Europe et avec l’arrivée de l’hiver, le risque de voir une reprise de l’épidémie est réel.
Ce qui fait qu’une accélération du rythme de la vaccination des personnes à risque est indispensable. D’ailleurs, le rappel par l’injection d’une troisième dose aux personnes complètement vaccinées commence. En raccourcissant le délai entre la deuxième et la troisième dose à 5 mois. De même, les enfants de 12 et 14 ans sont éligibles à la vaccination. Sachant que le plus important reste la vaccination des personnes âgées de 40 ans et plus non vaccinées. Tous les efforts doivent se concentrer sur cet objectif.
Toujours selon Moncef Belhaj Yahya, le pass vaccinal sera exigé, à partir du 22 décembre. Ce qui peut contribuer à une accélération de la campagne de vaccination. Comme cela fut le cas dans plusieurs pays qui ont adopté des mesures similaires. Toutefois, certaines de ses mesures sont pratiquement inapplicables. Et les sanctions à type de privation de salaires, en cas de refus de vaccination, ne sont pas non plus acceptables.
Même si tout le monde est en train d’appliquer les mesures sanitaires (distanciation, lavage des mains, port du masque, etc…) on se demande si la Covid-19 prendra fin et quand. A cette interrogation, l’ancien président de la Commission de la Santé a fait savoir que personne ne peut prédire la fin de la Covid-19.
Toutefois, on n’arrête pas les progrès. Si bien qu’un traitement anti-viral en format de comprimés anti coronavirus est déjà en dernière phase de validation aux Etats-Unis. Mais prédire la disparition de la Covid-19 est hypothétique.
Souhail Alouini: la mise en place des réformes
Souhail Alouini souligne pour sa part: « Mais ce qu’il faudrait faire à mon avis, même si on a lutté efficacement contre la pandémie, c’est de ne pas oublier de revoir notre système de santé qui a montré ses limites. Et ce, en œuvrant à la mise en place des réformes du système sanitaire. Pourquoi pas ne pas adopter une nouvelle vision du secteur de la santé? En somme, il faut une nouvelle gouvernance décentrée avec la technologie telle que la télémédecine et la numérisation qui malheureusement restent au stade embryonnaire. »
Et de conclure: « Et enfin, j’ajouterais qu’il faut avancer rapidement et revoir la fonctionnalité des hôpitaux publics et des caisses sociales. »