Les violences, quelles qu’elles soient : physique, verbale, psychologique, sexuelle, économique, restent un sujet d’actualité. Même si la loi n°58, relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes, a vu le jour en août 2017, cela n’empêche que la réalité du terrain reste presque inchangée…
Seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, avec le soutien de l’Union européenne et ses Etats membres. Telle est la campagne lancée dans la journée du vendredi 26 novembre, organisée par l’Union européenne, en présence de l’ambassadeur de l’Union européenne, accompagné des ambassadeurs d’Espagne Guillermo Ardizone et de Belgique Christophe de Bassompierre. Et ce, en donnant le coup d’envoi de la campagne internationale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, au Kef, avec la représentation de la pièce de théâtre « Yakouta », écrite et interprétée par la dramaturge Leïla Toubel.
Il s’agit d’une pièce de théâtre qui évoque toutes les femmes du monde et contre les violences auxquelles elles font face. Sous le slogan « Les violences contre les femmes sont inacceptables et punies par la loi, refusons-les », la délégation de l’Union européenne en Tunisie et ses Etats membres rappellent la persistance de ces violences, leur multiplicité et les outils que la Tunisie a mis en place pour y faire face.
Il est clair que même si la loi tunisienne n°2017-58 fournit un cadre légal pour éliminer ces violences, le nombre de violences augmente de jour en jour depuis la pandémie. De plus, le numéro vert 1899, mis en place depuis juillet 2017, permet de signaler anonymement un acte de violence et offre aux femmes qui en sont victimes une écoute et une orientation selon leurs besoins.
Mais on se demande : quel est le constat aujourd’hui? Malgré ces dispositions, la Tunisie fait face à des défis aussi grands que les violences sont nombreuses : une
Tunisienne sur deux affirme être victime de violences conjugales et une sur quatre dit subir de la violence dans les transports.
Un constat que tout le monde revendique, que ce soit en Europe ou en Tunisie. Présent lors de la journée d’hier, l’ambassadeur de l’Union européenne Marcus Cornaro a fait savoir dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com qu’il s’agit d’une bataille de grande haleine. Il estime que même s’il y a eu des avancées que ce soit en Tunisie ou en Europe, il faut continuer à faire passer le message « Les violences contre les femmes sont inacceptables et punies par la loi : refusons-les ! ».
Ce qui veut dire, entre autres, que cette problématique ne s’arrête pas aux frontières : en Europe, selon l’OMS, une femme sur cinq déclare être victime chaque jour de violences physiques et sexuelles, notamment de harcèlement sexuel dans l’espace public.
La lutte contre les violences faites aux femmes passe également par d’autres canaux, comme celui de la culture. Car nul ne l’ignore : la Culture est l’élément clé pour changer les mentalités et instaurer la culture de la vie. Ainsi la représentation de « Yakouta », évènement phare de la campagne, rend hommage aux femmes tunisiennes de toutes les régions. Avec le soutien de l’Union européenne et de ses Etats membres, la représentation a été jouée en présence d’un public varié, composé de femmes du milieu rural et artisan, ainsi que des jeunes de la région du Nord-Ouest.
Un événement au cours duquel chacun et chacune a pu partager son ressenti concernant la pièce lors des échanges entre la dramaturge, des activistes de la société civile locale
et le public.
« L’Union européenne et ses Etats membres se tiennent aux côtés de la Tunisie pour l’accompagner sur le chemin de l’égalité entre les femmes et les hommes ». C’est ce qu’ont affirmé les trois ambassadeurs qui étaient présents.
Rappelons que, dans le cadre de la coopération internationale, 85% des actions extérieures européennes prévoient un lien avec l’égalité entre les femmes et les hommes,
notamment concernant la lutte contre les discriminations et les violences basées sur le genre.
Refusons les violences à l’égard des femmes !