La Bourse de Tunis, le Conseil du marché financier (CMF) et la fondation Konrad Adenauer Stiftung (KAS), ont lancé, jeudi, le nouveau Guide de reporting environnemental, social et de gouvernance (ESG) .
« Ce Guide s’adresse d’une part aux administrateurs, dirigeants et cadres des entreprises cotées, et d’autre part aux parties prenantes de l’entreprise (Commissaires Aux Comptes, représentations du personnel, actionnaires, investisseurs….). Ainsi affirme Bilel Sahnoun, DG de la Bourse de Tunis, lors d’une journée d’information pour présenter ce nouveau Guide ESG et les opportunités qu’il offre aux sociétés cotées.
Pour le responsable, ce guide est censé convaincre tous ces acteurs de l’utilité de la démarche ESG aussi bien pour eux-mêmes, pour l’entreprise, que pour la communauté.
Identifier, unifier et structurer
Et d’expliquer que les objectifs recherchés consistent à identifier, unifier et structurer les communications extra-financières. Outre la mise en place d’un indicateur clé de performance. Et d’en unifier la lecture et l’interprétation pour des besoins d’analyse, de classification et de comparabilité.
Concrètement, il s’agit d’aboutir enfin à la création d’un indice ESG pour s’adresser et attirer les fonds d’investissements responsables ou sensibles à la finance verte.
Cet instrument va permettre aux entreprises de saisir l’opportunité des financements verts. C’est ce qu’a expliqué M. Bayahi, DG de l’IACE. Tout en faisant savoir que sur les 1,5 milliard de dollars captés par la région MENA, la Tunisie ne bénéficie que d’à peine 1%(soit 15 millions de dollars). Essentiellement via les programmes de l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie(ANME). Alors que 50% de ce montant est alloué au Maroc et 400 millions de dollars sont destinés à l’Egypte.
Le DG de l’IACE a également rappelé que si l’entreprise est fournisseur ou partenaire de l’Europe, elle va avoir de plus en plus de contraintes aux niveaux de l’efficacité énergétique, l’émission de gaz à effet de serre, la décarbonatation, l’égalité des genres, les conditions sociales et les modes de gouvernance.
Les Objectifs de développement durable (ODD)
« Nous savons tous qu’il y aura un alignement entre les finances et les Objectifs de développement durable (ODD) mis en place par les Nations Unies ». C’est aussi ce qu’il indiqué. En estimant que cet alignement apportera au marché tunisien davantage de transparence et une réduction de l’asymétrie de l’information par la communication extra-financière. Et de poursuivre que les politiques ESG adoptées par les entreprises ont permis d’atteindre un taux de valorisation de 30% de leurs titres.
De son coté, le président du Conseil du Marché Financier (CMF), Salah Sayel, affirmait que l’introduction, à travers le guide ESG, de cette nouvelle notion du reporting extra financier dans le cadre du marché boursier tunisien, va impacter positivement les entreprises tunisiennes.
Puis, il rappelle que le reporting extra financier regroupe l’ensemble des actions menées par une entreprise au delà de leurs obligations juridiques. Et ce, pour contribuer aux enjeux du développement durable, sur les plans social, environnemental et économique.
Toujours selon M. Sayel, le CMF en tant que garant de la transparence sur le marché financier va suivre de prés l’évolution des pratiques. Et ce, pour s’assurer de la pertinence et de la qualité de l’information mise à la disposition du public en général et des investisseurs en particulier.
Au cours de son intervention, le représentant Résident de la société financière internationale (IFC) en Tunisie, Georgeos Joseph Ghorra, a mis l’accent sur l’importance du guide ESG. Lequel demeure incontournable pour obtenir des financements auprès de l’IFC.
« Ce nouveau guide, première publication du genre en Tunisie, reflète la volonté du pays d’occuper une position stratégique en matière de ESG. Pour être en conformité avec les meilleurs standards mondiaux et attirer les investissements étrangers », concluait-il.
Avec TAP