« La valeur des projets de travaux publics bloqués en Tunisie, depuis l’année 2016, est estimée à 17 milliards de dinars ». C’est ce qu’a déclaré, mardi, le président de la Fédération nationale des entrepreneurs de bâtiment et des travaux publics (FNEBTP), Jamal Ksibi.
« La plupart de ces projets sont dans le secteur de l’eau. Ce sont des projets qui pourraient fournir environ 50 000 emplois chaque année », a précisé le responsable. Il intervenait, au siège de l’UTICA, à l’Assemblée générale annuelle de la Fédération.
M. Ksibi a appelé le gouvernement à trouver une solution pour relancer les projets bloqués. Et ce, afin de dynamiser l’activité économique, notamment dans les régions intérieures du pays. Ainsi qu’à faire face aux prix trop élevés des matériaux de construction.
Il a aussi exhorté les autorités à indemniser les petits entrepreneurs affectés par cette flambée des prix et à mettre en place une commission de veille. Celle-ci se chargera de débloquer les projets en stand-by et d’améliorer le cadre réglementaire du secteur,. D’autant plus que la plupart des lois datent de l’année 1970.
34% des entreprises souffrent de difficultés financières
Pour sa part, le chef du projet « Initiative Pilote pour un développement Local Intégré », un projet mis en œuvre par le Bureau international du Travail, Jihed Boubaker, indiquait que la contribution du secteur de la construction au PIB est passée de 26% en 2000 à 7% en 2020.
M. Boubaker s’est référé à une étude sur les difficultés du secteur de bâtiment. Il a souligné que les gains réalisés par 60% des sociétés exerçant dans cette filière ne sont pas en mesure de couvrir les besoins en main d’œuvre et en maintenance d’équipements.
Les répercussions de la pandémie de Covid-19 ont touché 70% des entreprises, a-t-il fait valoir. Par ailleurs, 34% des entreprises souffrent de difficultés financières. 24% de problèmes liés au climat social. Ce qui entrave la réalisation de nombreux projets, d’après la même étude.
S’agissant des besoins de la main-d’œuvre, M. Boubaker a indiqué que le secteur a besoin de 108 spécialités dans le domaine de la construction et des travaux publics.
Plusieurs difficultés
Ainsi, le secteur de construction est confronté à plusieurs difficultés, dont le déséquilibre dans la répartition géographique des entreprises opérant dans ce domaine. Lesquelles se concentrent dans le Grand Tunis. Alors qu’un faible nombre faible d’entreprises opère dans les régions intérieures et au Sud tunisien, pour l’exécution des programmes de développement planifiés par l’Etat. Outre le besoin urgent en main-d’œuvre qualifiée. Etant donné que 8% des ouvriers sont formés dans les centres de formation et d’emploi, et 40% dans des entreprises privées.
En outre, 83% des entreprises opérant dans le secteur sont des petites entreprises. Elles font partie du secteur non structuré. Et ce, contre un taux de 0,4% des entreprises opérant dans le secteur formel. Elles ont les moyens d’employer plus de 50 ouvriers permanents dans la légalité.
Il a aussi souligné la difficulté de mettre en oeuvre les projets bloqués. Et ce, à cause de la lourdeur des procédures des marchés publics.
Avec TAP