Connaître les raisons de la délinquance des étudiants et de leur implication dans le terrorisme en relation avec l’abandon scolaire. Tel était en grande partie le sujet de l’étude du Forum tunisien des droits économiques et sociaux. Et ce, lors d’une journée d’étude sur le phénomène du terrorisme au sein de l’espace scolaire et universitaire.
En tout, l’étude a montré que 83 étudiants universitaires étaient liés au terrorisme. Et ce, sur un échantillon de 1 000 cas, dont 8,8% ont été étudiés. De ce fait, il faut dire que le pourcentage demeure élevé quand on évoque l’implication d’étudiants dans des réseaux terroristes. Tout en soulignant que ces implications ont eu lieu à partir de 2012 et 2013 où l’idéologie extrémiste et terroriste a primé durant cette période.
Plus encore, les groupes terroristes font en sorte d’ attirer ces enfants issus de l’abandon scolaire.
2% de ceux qui ont abandonné les bancs de l’école se sont dirigés vers les écoles coraniques
En outre, 560 élèves et étudiants étaient impliqués dans des actes de terrorisme depuis 2012. Et 2% de ceux qui ont abandonné les bancs de l’école se sont dirigés vers les écoles coraniques.
De tels chiffres font froid dans le dos. De plus, comment expliquer ce phénomène de radicalisation des jeunes ? Iqbal Gharbi, vice-présidente de la Ligue tunisienne de défense des libertés académiques et de création (LTLAC), met l’accent sur l’importance des réformes au sein des établissements scolaires. Et ce, à travers un nouveau discours éducatif spirituel qui étudie tous les moments de l’humanité et toutes les évolutions du sacré dans l’histoire. Tout comme il devra travailler à créer une identité humaine commune dans laquelle tous les êtres humains se reconnaissent.
Elle précise dans ce contexte : « Cette identité commune ne menace pas les identités religieuses et n’efface pas les constantes et les particularités culturelles, mais les enrichira et les complétera. »
Par ailleurs, le Centre tunisien de recherches et d’études (CTRET) a identifié dans cette étude les signes extérieurs d’appartenance aux organisations terroristes, dont le serment d’allégeance, l’adoption d’un alias, la formation militaire, les séjours dans les camps d’entraînement ou les départs vers les foyers de tension à l’étranger et le « ribat ».
Ainsi, selon l’étude, la structuration des organisations terroristes a commencé après la révolution avec un caractère essentiellement masculin, mais cette étude aboutit à un constat : l’importance grandissante de la place de la femme qui se limitait initialement à un rôle quasi subalterne. Ce qui fait que l’analyse a mis l’accent sur le développement du courant jihadiste qui a dépassé l’exclusivité masculine.