Selon un document ayant fait l’objet d’une fuite par l’organisation I Watch, le gouvernement a préparé un programme structuré de réforme. Il s’axe autour de quatre piliers et de trois leviers. Ce programme est basé sur la politique budgétaire, la politique financière, la politique monétaire et de change et des réformes structurelles. L’inclusion sociale, la digitalisation et la gouvernance en sont les trois leviers.
Le document précise que ce programme vise une stabilisation à court terme et une soutenabilité à moyen terme (2022-2025). Les facteurs de stabilisation à court terme consistent à: calibrer les besoins de financement; contenir les sources de dérapages; gérer les risques; et renforcer le rôle social de l’Etat.
S’agissant du long moyen terme, la soutenabilité s’appuiera sur l’inclusion sociale et financière, la digitalisation et la réforme de la fonction publique. Mais aussi la réforme des entreprises publiques, la transition énergétique et l’investissement.
Selon le même document, deux impératifs s’imposent. L’objectif étant de renforcer la capacité de mobilisation des financements. D’abord par une réduction du déficit budgétaire de 8,5 milliards de dinars. Et ce, pour ramener le besoin de financement à un niveau finançable (19,3 milliards de dinars). Puis par la conclusion d’un accord avec le FMI pour pouvoir mobiliser la totalité des 19,3 milliards de dinars.
Un scénario optimiste
Par ailleurs, notons que ce document fuité révèle que la mobilisation de financement dépend de la conclusion d’un accord avec le FMI; et ce,avant la fin du 1er trimestre 2022. Objectif: faciliter la mobilisation des ressources d’emprunt extérieur estimées à hauteur de 14,3 milliards de dinars.
En effet, ces ressources se répartissent entre : un financement multilatéral; un financement bilatéral (Arabie Saoudite, Algérie et garantie américaine); et un accès au marché financier international.
Les mesures proposées prévoient, entre autres, une augmentation des prix du tabac, des nouvelles dispositions fiscales, l’activation du mécanisme automatique d’ajustement des prix à la pompe. Ainsi qu’une hausse des tarifs de l’électricité et du gaz naturel…
Au niveau de la maîtrise de la masse salariale, ce programme prévoit aussi le gel des recrutements, le gel des salaires, une retraite anticipée. De même que plus de mobilité vers le secteur privé et une prolongation de congés pour création d’entreprises.
Optimiste, le scénario macroéconomique soutenable envisagé prévoit d’atteindre, d’ici 2025, une croissance annuelle réelle de 3%. En plus d’un ratio d’endettement public de 85%, une masse salariale de 14,5% du PIB. Ainsi que quatre mois de couverture des importations et une baisse progressive de l’inflation.