Le bureau exécutif de l’Union des magistrats administratifs (UMA) a appelé le président de la République, Kaïs Saïed, à « cesser de harceler les magistrats et de les diaboliser et à respecter le pouvoir auquel ils appartiennent ». L’invitant à ne plus s’ingérer dans les affaires judiciaires, sous aucun prétexte.
L’union a condamné, lundi, dans une déclaration, les « tentatives répétées du chef de l’Etat Kaïs Saïed de diaboliser les magistrats et d’induire l’opinion publique en erreur. En faisant croire que la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) constitue une demande populaire ».
Par ces agissements, M. Saïed œuvre en réalité à faire mainmise sur le pouvoir judiciaire, souligne l’UMA. L’union a, par ailleurs, indiqué que les problèmes de la justice vont au-delà du CSM. Car la situation actuelle du secteur judiciaire est le fruit d’un système politique qui refuse d’investir dans le secteur et le réformer.
L’UMA a tenu à préciser dans sa déclaration que le CSM ne statue pas sur les affaires judiciaires. Mais qu’il se penche, uniquement, sur parcours des magistrats et des mesures disciplinaires les concernant.
L’UMA a, sur un autre plan, mis en garde le président de la République contre toute atteinte aux institutions de l’Etat et à l’indépendance du pouvoir judiciaire. Sachant que le président de la République Kaïs Saïed annonçait, samedi, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature. Et ce, « pour mettre un terme à la situation déplorable de la justice ».
Lors d’une réunion, samedi soir, au siège du ministère de l’Intérieur, avec le ministre Taoufik Charfeddine et plusieurs hauts cadres du département, M. Saïed avait en effet déclaré: « C’est le droit des Tunisiens, et c’est notre droit, de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature… Ce Conseil où les postes sont vendus et où le mouvement judiciaire s’opère sur la base des allégeances; plutôt que dans le respect de la loi ».
Avec TAP