La semaine dernière, le Premier ministre italien Draghi a déclaré que l’Italie et l’Europe n’étaient pas dans une économie de guerre, mais que « nous devions nous y préparer ». Or les contours de cette économie de guerre se précisent de plus en plus, et il sera crucial de continuer à les étudier pour permettre aux pays européens de mieux se préparer.
Dans les premières semaines du conflit entre la Russie et l’Ukraine, l’économie de l’UE a déjà perdu 0,5 % de croissance et, dans les pires scénarios, le ralentissement pourrait être encore plus important (jusqu’à 2 % du PIB). Toujours beaucoup moins que ce qui pourrait arriver en Russie (-10%), selon les analystes.
Par rapport à début mars, le choc sur les matières premières semble revenir, mais les prix restent bien plus élevés qu’au début de la crise, et s’inscrivent dans un contexte de hausses déjà très fortes depuis au moins un an.
Les effets les plus forts du conflit seront indirects : les coûts de l’énergie, notamment, mettent et continueront de mettre en difficulté les industries européennes. Surtout les plus énergivores, mais pas seulement. Le journal le Monde titrait, le 7 mars dernier, « Choc énergétique, croissance ralentie : en Europe, le spectre de la stagflation », spectre qui survient cinq décennies après les chocs pétroliers, qui avaient entraîné inflation galopante et ralentissement économique, l’Europe fait face à un défi similaire, rappelle le quotidien. Actuellement, le spectre de la stagflation (faible croissance et forte inflation) est une menace de plus en plus réelle. Or, la durée de la période de stagflation (« seulement » un an ou plus ?) déterminera avant tout le sort de l’économie européenne. La probabilité que le ralentissement économique et la hausse des prix, ensemble, aient un fort impact sur la résilience globale des systèmes économiques européens en dépend.
Europe : les contours d’une économie de guerre se précisent de plus en plus
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