Le Groupe Eni, qui fait partie des leaders mondiaux du gaz naturel et du pétrole, vient de présenter son plan stratégique 2022-2025. Il ne peut donc manquer de traiter de la géopolitique et du conflit entre la Russie et l’Ukraine qui a un impact économique. Le « chien à six pattes » garantira, selon le plan, à ses clients « la sécurité énergétique et la réduction des émissions. Et il assurera l’approvisionnement en gaz des marchés premium grâce à un portefeuille international ». C’est ce qu’indique un communiqué du Groupe.
C’est le PDG d’Eni, Claudio Descalzi, qui explique quel est l’itinéraire, dans un moment complexe comme celui-ci. En effet, « la guerre en Ukraine nous oblige à voir le monde d’une manière différente de celle que nous connaissions. C’est une tragédie humanitaire, qui a généré de nouvelles menaces pour la sécurité énergétique et à laquelle nous devons faire face. Sans abandonner nos ambitions d’une transition énergétique juste ».
A cet égard, M. Descalzi parle dans une phase historique où crise rime d’abord avec guerre; mais aussitôt après avec énergie. « Notre stratégie nous a permis d’être prêts à relever ce défi. Notre réponse immédiate à la crise actuelle a été de recourir à nos alliances consolidées avec les pays producteurs. Et ce, afin de trouver des sources d’énergie de substitution aux besoins européens. Nous sommes en mesure de rendre plus de 14 000 milliards de pieds cubes de ressources gazières supplémentaires disponibles sur le marché à court et moyen terme ». Ainsi explique le responsable.
De ce fait, Eni prévoit une croissance moyenne de 3% par an en termes de production; 1,7 million de barils équivalents par jour en 2022. Et 1,66 au premier trimestre 2022, vers un plateau d’environ 1,9 en 2025.
La composante gaz augmentera progressivement jusqu’à 60% d’ici 2030. Et à plus de 90% après 2040. Tandis que dans le même temps, le pétrole va baisser à moyen et long terme. Le Groupe a alors « pour objectif d’accélérer la transition et proposer une meilleure offre aux clients ». De même que de créer « une série de sociétés satellites dédiées ». Ce qui se concrétise avec : la naissance de Plénitude, Vår Energi, Azule; la joint-venture avec BP en Angola; et la récente cotation d’Energy One (première SPAC cotée à Londres axée sur la transition énergétique).
Par ailleurs, le PDG annonce aussi que « conformément à la stratégie, nous rassemblons nos bioraffineries, stations-service et activités de covoiturage en une seule entité dédiée à la mobilité durable ». En attendant, en ce qui concerne Plénitude, le processus d’introduction en bourse de la société se poursuit. Et déjà, le document d’enregistrement auprès de l’Autorité italienne du marché, la Consob, a été finalisé.
Au cours du plan, Eni s’attend à générer une contribution nette positive en trésorerie d’environ trois milliards d’euros de la gestion de portefeuille.