L’élargissement des prérogatives économiques du gouvernement Bouden et le retour à un ordre constitutionnel négocié, à l’issue d’un dialogue national. Telles sont les recommandations de l’organisation International Crisis Group (ICG) pour dépasser la crise dans le pays. « En réponse, les partenaires étrangers devraient offrir des perspectives économiques stimulantes pour la Tunisie ».
International Crisis Group publie un rapport mercredi qui s’intitule « La Tunisie de Saïed: privilégier le dialogue et redresser l’économie ». Il estime que la présidence de la République Tunisienne doit organiser un dialogue national; et ce, avec les organisations politiques, syndicales et associatives. Lequel « faciliterait la ratification d’un plan de réformes économiques réalistes que ces dernières s’engageraient à faire respecter ». Afin de répondre aux exigences du Fonds Monétaire International (FMI).
L’organisation indépendante appelle également le chef de l’Etat à adopter une approche « plus inclusive et participative ». Et ce, en consultant physiquement les acteurs de terrain. Afin « d’éviter de perdre le contact avec les réalités locales ». C’est ce qu’estime encore cette ONG.
De plus, l’ICG recommande également de « laisser le gouvernement Bouden négocier avec le FMI; en tant que responsable de la politique économique de l’Etat et non en tant que supplétif du chef de l’Etat ».
Pour ce faire, il est indispensable, selon l’organisation, d’alléger les mesures d’exception du décret du 22 septembre 2021. Et ce, en permettant à la cheffe du gouvernement de nommer les ministres, sur proposition du président de la République. Ainsi que de définir et diriger les affaires économiques.
Appel à une conférence du G7 sur la Tunisie
Par ailleurs, s’agissant des partenaires internationaux privilégiés de la Tunisie, à savoir l’Union européenne et les Etats-Unis, International Crisis Group les appelle à encourager Kaïs Saïed à mettre fin à l’état d’exception. Et ce, grâce à de nouvelles incitations économiques, au lieu d’exercer des pressions économiques indirectes. Ces pressions, souligne la même source, risqueraient « de faire basculer des pans entiers de la population dans la pauvreté et l’extrême pauvreté. Et d’alimenter les violences sociales et politiques à court ou moyen terme ».
A cet égard, elle recommande, notamment, aux partenaires internationaux de la Tunisie « d’organiser une conférence internationale sur la Tunisie réunissant les pays du G7 . Et ce, afin de discuter de la conversion des dettes bilatérales en projets de développement. Ainsi que de faciliter la conclusion d’un nouvel accord quadriennal avec le FMI prévoyant un important volet social ».
Ces incitations économiques, souligne l’organisation, ne doivent être concrétisées que « si le chef de l’Etat révise sa feuille de route politique. Et y inclut le retour à un ordre constitutionnel négocié avec les principaux acteurs politiques, syndicaux et associatifs, à l’issue d’un dialogue national ».
Avec TAP