Alors que les Tunisiens n’ont pas encore digéré la flambée du coût de la vie depuis des mois, l’ajustement des prix des carburant a ajouté une couche d’inquiétude bien qu’il soit attendu. Nous avons rarement vu la majorité comprendre les raisons sous-jacentes à cette révision. La crise en Ukraine et l’inflation mondiale ont créé une sorte de consensus que nous sommes amenés à supporter. A travers le double coût de la conjoncture actuelle et celui d’une décennie de très mauvaise gestion des affaires publiques.
Mais quel est réellement le coût que l’Etat supporte pour subventionner le carburant, alors qu’il en dégage une belle recette fiscale? L’importance de la compensation diffère d’un produit à l’autre. Il faut raisonner en tant que coût global. Car c’est une seule facture énergétique qu’il faudra payer en fin de compte. Si nous prenons un prix du baril à 100 dollars, le coût supporté par l’Etat se détaille comme suit:
- 1 litre d’essence coûte réellement 3,325 D contre un prix de vente au public de 2,330 TND, soit une compensation de 0,995 TND par litre.
- Un litre de Gasoil coûte 2,754 TND contre un prix de vente au public de 1,790 TND, soit une compensation de 0,964 TND par litre.
- 1 litre Gasoil sans soufre coûte 3,071 TND contre un prix de vente au public de 2,010 TND, soit une compensation de 1,061 TND par litre.
- Une bouteille de gaz coûte 41 TND contre un prix de vente au public de 7,700 TND, soit une subvention de 33,300 TND par bouteille.
Des conséquences sociales néfastes
La route est donc encore longue avant que les prix soient totalement sans compensation. Le potentiel des hausses est encore important. Car nous sommes victime d’un effet ciseau avec la double hausse des prix et du dollar.
Pour l’Etat, si le prix du baril baisse, c’est qu’il a bien profité de la période faste pour diminuer sa facture et avoir un bel argument vis-à-vis des institutions financières internationale, le FMI à leur tête.
De plus, cela lui permettra de limiter, partiellement, les dégâts budgétaires et de se donner une fenêtre pour garder le même niveau de subventions pour les produits alimentaires de base.
Les héritiers de la Kasbah savant très bien que toucher tous les prix aura des conséquences sociales néfastes.
Du point de vue politique, c’est la meilleure façon de s’en sortir, en espérant un retour rapide à la normale. Entre temps, les citoyens doivent gérer un quotidien amer.