Le comité de défense de l’ancien bâtonnier des avocats, Abderrazek Kilani, a estimé que la décision de l’arrestation de son client est illégale.
Le juge d’instruction près le Tribunal militaire de première instance de Tunis avait émis, mercredi, un mandat de dépôt contre l’ancien bâtonnier des avocats, Abderrazek Kilani.
Selon le comité de défense, cette décision semble être prête depuis la conférence de presse du ministre de l’Intérieur tenue au mois de janvier.
Il a déploré « Ce dernier ne s’est pas contenté d’émettre des accusations à son encontre, mais a délibérément adapté les faits et chargé la brigade antiterroriste de confier l’instruction de l’affaire au procureur de la République près le Tribunal militaire ».
Par ailleurs, les membres du comité ont souligné, jeudi, lors d’une conférence de presse tenue à la Maison de l’Avocat, consacrée à la présentation des circonstances de l’arrestation, que « l’arrestation de l’ancien bâtonnier pour avoir défendu son client et appelé à l’application de la loi constitue une violation au droit de défense. Ainsi qu’à la profession d’avocat de manière générale ».
De son côté, le président de la section de Tunis de l’Ordre des avocats, Mohamed Hedfi, a, dans ce contexte, indiqué que le collectif de défense du député Noureddine Bhiri dont Abderrazzek Kilani fait partie « n’ont fait que leur travail qui exige de le rencontrer et de connaître son lieu de résidence ». Tout en estimant que Kilani est poursuivi pour des faits ne nécessitant pas l’emprisonnement.
De son côté, Samir Dilou, membre du comité de défense, a déclaré que « l’arrestation de Kilani est une opération semblable à l’enlèvement de Bhiri. Sauf que cette fois sous une couverture judiciaire ».
Il fait remarquer que cette affaire ne comporte aucun plaignant. « Elle a été intentée uniquement pour intimider les avocats », a-t-il dit.
Pour sa part, Ridha Belhaj, membre du comité de défense, a estimé que le dossier de Abderrazek Kilani est vide, ne comportant que des déclarations et des débats menés avec des représentants de l’administration.
« L’ancien bâtonnier était visé pour ses positions et son refus du « coup d’Etat du 25 juillet », a-t-il estimé.
Pour l’avocat Fayçal Jadlaoui, ce genre de dossiers vides est destiné à battre l’adversaire et à régler des comptes.
Dans une déclaration à l’agence TAP, son avocat Samir Dilou a indiqué que son client devrait répondre de son appartenance à un attroupement de nature à « troubler l’ordre public » et dont l’objet est de « commettre une infraction ou de s’opposer à l’exécution d’une loi d’outrage à un fonctionnaire public par voie de paroles et menaces dans l’exercice de ses fonctions, de tentative de provoquer, au moyen de troubles et de manœuvres frauduleuses, une cessation individuelle ou collective de travail et d’incitation des forces de sécurité à la rébellion ».
Avec TAP