Express Fm, organise le 28 avril 2022, de 7h30 à 15h00, une journée spéciale “Consommer tunisien”. Afin de présenter une analyse plus approfondie de l’état des lieux de nos produits locaux. Ainsi que des défis à relever par les opérateurs économiques tunisiens, de la compétitivité de nos produits, et des mesures à prendre pour préserver le tissu productif tunisien.
Un pouvoir d’achat en berne, une dépréciation monétaire à son comble, une économie nationale essoufflée, une inflation qui se nourrit d’un contexte géopolitique régional en pleine mutation et d’une économie internationale qui peine à tourner la page d’une crise épidémique sans précédent et d’une éventuelle guerre planétaire que l’on croyait révolue.
Un sombre bilan qui ne fait que susciter les craintes et tirer la sonnette d’alarme, dans une Tunisie alimentairement et énergétiquement dépendante, dans un pays qui se débat pour se procurer des produits de première nécessité.
Face à ces indicateurs alarmants, un retour en force de la consommation locale est de plus en plus remarquable. Notamment avec le bouleversement des habitudes alimentaires et le changement du comportement du consommateur tunisien en raison de la crise sanitaire. Un consommateur désormais plus averti et qui commence à prendre conscience de la nécessité de sauver notre industrie, nos agriculteurs et petits commerçants, piétinés par l’invasion des produits importés.
“Consommer tunisien” est une culture collective
Aujourd’hui, le “Consommer tunisien”, n’est plus un simple slogan accrocheur pour inciter les tunisiens à opter pour une quelconque marque de prêt-à-porter ou d’un paquet de biscuits. C’est toute une culture collective à inculquer, un défi à relever et une exigence citoyenne pour “recoudre” notre tissu économique et renforcer la résilience de nos entreprises locales.
Concrètement, encourager les produits fabriqués localement en Tunisie remet en question plusieurs paramètres et se heurte à de nombreux obstacles.
Dans l’esprit du consommateur, le produit local n’est pas souvent un gage de qualité. La qualité est, pour le commun des mortels, synonyme de l’importé. Le produit tunisien commercialisé sur le marché local demeure, dans l’inconscient de certaines personnes, un produit d’un énième choix, parfois de bas de gamme, croyant que le meilleur de nos produits, de notre huile, de nos fruits, est destiné à l’exportation au grand dam du consommateur tunisien…
Est-ce toujours vrai ? Que faire pour que les tunisiens reprennent goût aux produits locaux ? Comment décrit-on la qualité des produits fabriqués localement et commercialisés dans nos marchés ? Les produits tunisiens répondent-ils vraiment aux normes internationales et sont-ils capables de faire face à la concurrence des produits importés et des marques notoires étrangères difficilement “concurrençables”? Et quelles mesures à prendre et stratégies à suivre pour améliorer la compétitivité de nos produits ?
Outre la qualité, le prix est indubitablement un critère déterminant dans l’achat d’un produit. Dans un marché inondé par des produits importés de partout et de nulle part, un bon père de famille relevant d’une classe sociale vulnérable se soucie plutôt du prix des produits exposés que de leurs origines et de leur caractère cancérogène !
Comment lutter contre des pratiques comme la contrebande et le monopole?
Comment lutter contre des pratiques comme la contrebande, le monopole, la spéculation. Ainsi que la concurrence déloyale à l’origine de la flambée des prix de nos produits ? La législation répressive en vigueur est-elle suffisante pour contrecarrer ces fléaux ?
Nos entreprises, nos usines, nos agriculteurs mènent au quotidien un combat acharné pour survivre.
L’Etat, conscient de l’ampleur de ce phénomène, ne cesse de prévoir des mesures visant à soutenir les produits locaux et à renforcer leur compétitivité à travers par exemple l’augmentation des droits de douane appliqués sur certains produits de consommation ayant des similaires fabriqués localement. Ainsi que sur des produits de luxe de fantaisie (loi de finances 2022).
La loi sur l’économie sociale et solidaire serait-elle enfin notre planche de salut ? Quelle place pour le principe du commerce équitable en Tunisie ? Par où faut-il commencer ? N’est-il pas temps de se pencher sur les difficultés du secteur agricole, garant de notre sécurité alimentaire ? Comment encourager efficacement et effectivement la production locale ? Quelles réformes à engager et mesures à adopter pour combler le déficit de notre balance commerciale ? Que faire enfin pour promouvoir le “Made in Tunisia” au-delà de nos frontières ?
Telles sont les questions fondamentales qui seront posées tout au long de cette journée spéciale.