L’euro continue sa baisse, tombant à son plus bas niveau depuis cinq ans face au dollar américain. Une tendance qui fait mal également au dinar.
Sur les marchés internationaux, les investisseurs parient que la Banque Centrale Européenne (BCE) aura du mal à suivre le rythme du resserrement monétaire outre-Atlantique. D’autant que la guerre en Ukraine jette une ombre sur la reprise économique de la Zone Euro.
La monnaie unique a baissé régulièrement depuis début février. Les traders réagissant aux signaux de plus en plus agressifs de la Réserve Fédérale (FED), qui devrait relever rapidement ses taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation galopante.
Alors que les marchés ont également commencé à anticiper la fin de la politique monétaire ultra-libre dans la Zone Euro, la BCE devrait faire preuve de prudence. Il faut tenir compte de la menace que représente pour l’économie de la région la flambée des prix de l’énergie, qui pourrait s’aggraver si l’Union Européenne décide d’imposer des sanctions aux exportations de pétrole et de gaz russes.
Les pertes de ces derniers jours surviennent effectivement après que la Russie a suspendu ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie, déclenchant une forte hausse des prix du gaz sur le vieux continent. Cela est intervenu après que Gazprom a déclaré que les deux pays n’avaient pas effectué les paiements pour le gaz en roubles.
Nouvelle baisse en vue
Cette semaine, la forte demande sur le dollar, dans un contexte d’inquiétude face à la résurgence du coronavirus en Chine, a poussé l’euro sous les seuils qu’il avait atteints au pic de la pandémie.
La dernière baisse de la monnaie européenne a contribué à faire grimper l’indice du dollar, qui mesure le billet vert par rapport à un panier de six autres devises, à son plus haut niveau depuis janvier 2017.
Les investisseurs sont convaincus que la FED sera plus agressive que la BCE dans tous les scénarios.
Bien qu’il ait atteint de nouveaux planchers par rapport au dollar, l’euro s’est mieux comporté par rapport à de nombreuses autres devises importantes. Il reste en hausse par rapport au yen japonais et à la livre sterling depuis le début de l’année 2022.
Ce dynamisme général suggère que l’euro pourrait encore baisser, y compris par rapport au dollar. Il est encore tôt pour parler de la parité, mais il faut réfléchir à ce qui pourrait encore aller mal pour l’euro.
Et le dinar?
Entre temps, le dinar a payé le prix cher face au billet vert. Le cours moyen actuel est à 3,0743 TND pour 1 dollar. Pour un pays net importateur, cela devrait causer pleins de soucis à sa balance de paiement.
Si l’on ajoute la hausse des prix du pétrole, les conséquences seront lourdes à supporter. Pour rappel, un dollar supplémentaire dans le prix du baril coûte 137 MTND et une dépréciation de 0,010 TND face au dollar coûte 40 MTND.
Dans le budget de l’Etat 2022, le cours retenu du dollar est celui des derniers mois de 2021 (soit 2,920 TND pour 1 dollar) et le prix du baril est à 75 dollars.
Ces hypothèses ne sont plus d’actualité. Cela sans oublier la dette et son encours qui risquent de se gonfler encore.
Tous les indicateurs confirment que nous sommes en train de nous diriger vers un déficit budgétaire plus élevé que celui budgétisé.
D’où l’importance d’atteindre un accord avec le FMI. Sinon, la politique monétaire de la Banque centrale ne pourra pas être suffisante pour stopper l’inflation et soutenir le cours du dinar.