Rien ne va plus, les jeux sont faits. Il semble qu’il est trop tard pour intervenir. Il n’y a plus rien qui puisse être fait, on ne peut plus revenir en arrière. Le destin est en marche et on doit, désormais, s’en remettre au hasard, pour sauver ce qui peut l’être encore. C’est le cas de figure en évoquant le naufrage du pétrolier Xelo au large de Gabès. Les spéculations vont bon train sur les circonstances de ce naufrage.
Des questions sur le pourquoi du comment et surtout sur les 750 tonnes de pétrole. Tout le monde commence à parler des méfaits de la pollution, à juste titre il faut dire.
Il est en effet devenu de plus en plus aléatoire de trouver à se rafraîchir sur la plage, dans un pays largement pourvu en côtes ouvertes sur la grande bleue. La couleur bleue est évidemment une facilité de langage, quand le commun des vacanciers a droit à toutes les couleurs de l’arc-enciel, rarement au bleu. Quand il faut y ajouter le « cadeau » du pétrolier en question, venu d’on ne sait où, se baigner, sur nos côtes, relève désormais de l’acte de courage inconsidéré.
Les écolos renvoient cette descente aux enfers par la mauvaise gestion de la crise. Le meilleur discours inventé pour faire le bonheur du peuple a de plus en plus le hoquet, fortement perturbé il faut dire, en ces temps, par les querelles de basse-cour.
Les diatribes des uns et des autres, des uns contre les autres, laissent la nette impression que deux peuples différents partagent le même lopin de terre.
« Il est en effet devenu de plus en plus aléatoire de trouver à se rafraîchir sur la plage, dans un pays largement pourvu en côtes ouvertes sur la grande bleue ».
Comme dans la dynamique de la pollution, l’agencement théorique des institutions a été perverti au point que le commun des Tunisiens ne voit plus de raison à la chose politique quand les tentatives successives ont mis aux manettes des hommes et des femmes incapables de comprendre que la crise risque d’emporter armes et bagages, un peu comme une pandémie qui tue sans faire de distinction entre les « purs » et les « pourris ».
Le dérivatif « populiste » à ce marasme est de crier au complot. On aura remarqué que sur de petites périodes, le pays a compté de multiples complots, ourdis par des puissances occultes nécessairement mystérieuses.
Parler de complot est en effet la meilleure des entourloupes pour se défausser sur ces « puissances innomées » quand on n’a rien à proposer au quotidien du commun des mortels.
La pollution de l’environnement, locale ou importée, serait une marque des temps et d’une civilisation à la dérive. La pollution dans les têtes est un mal silencieux, insidieux, profond, mais il a en plus de tuer l’espoir.
Et on ne peut même pas compter sur la science pour trouver un vaccin, en uni dose, ou à double dose. Avec tout ce qui se passe actuellement dans le pays, il y a déjà surdose…